Moins d'une semaine après le sommet de Washington sur la non-prolifération organisé par Barack Obama et auquel l'Iran n'avait pas été invité, le président Mahmoud Ahmadinejad a accusé les Etats-Unis de pratiquer une politique de deux poids deux mesures en la matière. D'après les autorités iraniennes, pas moins de 60 pays ont accepté leur invitation, dont sept ou huit représentés par leurs ministres des Affaires étrangères. La Russie et la Chine - deux pays membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, qui traînent les pieds pour sanctionner l'Iran malgré de vives pressions occidentales, en ce sens - auraient ainsi dépêché leurs vice-ministres des Affaires étrangères. Sur fond de menaces de nouvelles sanctions internationales, le chef de l'Etat iranien a profité de cette tribune pour attaquer les pays «qui se livrent à l'intimidation» pour empêcher la République islamique à se doter de la technologie nucléaire. «Malheureusement, le gouvernement américain a utilisé des armes nucléaires et aussi menacé officiellement de les utiliser», a déclaré Ahmadinejad aux participants à «la Conférence internationale sur le désarmement et la non-prolifération». Nouvelle instance de contrôle «Quand ceux qui possèdent des armes nucléaires et qui utilisent ces armes possèdent un droit de veto inégal dans la plus haute instance internationale chargée de la sécurité internationale, est-ce que cela n'encourage les autres pays à la prolifération d'armes nucléaires pour assurer leur sécurité nationale?», a-t-il demandé. Alors que l'Occident tente de faire adopter un nouveau train de sanctions à son encontre en raison de son programme nucléaire, Téhéran a indiqué que son programme était «irréversible». Plusieurs pays occidentaux soupçonnent l'Iran de chercher à se doter de l'arme nucléaire, mais Téhéran assure que son programme est uniquement pacifique et civil. Ahmadinejad a appelé à la création d'une nouvelle structure de l'ONU pour contrôler le désarmement nucléaire dans le monde et a estimé que les pays qui possédaient ou qui menaçaient d'utiliser des armes nucléaires devraient être suspendus de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Le nouveau train de sanctions, que les Etats-Unis espèrent voir adopté dans les semaines à venir, n'empêchera pas la poursuite du programme nucléaire et n'aura pas d'impact sur l'économie, a assuré Ahmadinejad. Téhéran s'est, néanmoins, dit toujours ouvert à un accord avec l'Occident.