,Le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, a fait prendre un tour inattendu à l'affaire de la jeune femme verbalisée pour port de niqab au volant, en agitant la menace d'une déchéance de la nationalité française de son conjoint. Selon la Place Beauvau, l'homme appartiendrait à une mouvance religieuse radicale et vivrait en situation de polygamie. On l'a, donc, appris cette semaine, le port de la burqa au volant est déjà interdit en France. Une jeune femme de 31 ans a été verbalisée à Nantes (22 euros d'amende) pour circulation dans des conditions non aisées parce qu'elle circulait avec son niqab. L'affaire aurait pu passer inaperçue mais la jeune femme verbalisée a décidé de porter plainte pour atteinte aux droits de l'homme et de la femme. Résultat : une enquête fouillée du ministère de l'Intérieur, où il apparaîtrait que le mari de la conductrice est polygame. L'homme serait marié avec quatre femmes en tout, chacune touchant l'allocation de parent isolé. «Polygamie, fraude aux aides sociales», selon les termes de Brice Hortefeux : le ministre de l'Intérieur demande, donc, à son successeur au ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale, Eric Besson, de déchoir de sa nationalité française ce chef de famille d'origine algérienne, par ailleurs accusé d'appartenir à la mouvance radical du Tabligh. Un fait divers de plus qui rejaillit dans le champ politique, après la promesse, faite mardi 20 avril par Nicolas Sarkozy, de ratisser les banlieues et de supprimer les allocations familiales en cas d'absentéisme scolaire, et après la présentation le lendemain en conseil des ministres d'un projet de loi d'interdiction générale de la burqa, malgré les incertitudes juridiques. Ainsi se termine une semaine où la droite a encore beaucoup parlé sécurité et immigration. Un retour aux fondamentaux du sarkozysme : c'est la règle depuis la défaite historique des régionales.