, L'Algérie a avancé à pas de géant en matière de lutte contre le paludisme, plus connu sous le nom de malaria. Tel est le constat fait par les spécialistes lors de la journée d'étude organisée par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, hier, à l'Institut national de santé publique (INSP) à l'occasion du 25 avril, Journée mondiale de lutte contre le paludisme. «La célébration de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme est une opportunité pour l'Algérie, à l'instar de tous les autres pays, de faire le point en matière de lutte contre le paludisme. Cette maladie était en Algérie au lendemain de l'indépendance un problème de santé publique majeur puisqu'on enregistrait 20 000 à 30 000 cas/an. Grâce au programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) mis en place en 1968, on n'enregistre aujourd'hui pas plus de 200 cas annuellement, pour la majorité, des cas importés», nous a expliqué le Pr Smail Mesbah, directeur de la prévention au MSPRH. Ce programme national a permis à l'Algérie de ramener le niveau d'endémicité, à partir de l'année 1977, à des taux infimes au point où aucun décès lié à cette pathologie n'a été enregistré depuis l'année 2003. Des résultats spectaculaires, pour le moins qu'on puisse dire. Mais les spécialistes s'inquiètent toujours : «Nous savons que le risque demeure à cause des effets de la mondialisation. Le problème qui se pose maintenant c'est comment consolider et maintenir ces résultats positifs», ajoute le Pr Mesbah. Pour les prévisions 2010, certaines mesures et actions sont en vue, à savoir maintenir la surveillance épidémiologique, renforcer l'activité de dépistage hématologique et contrôler la qualité de l'examen hématologique à travers le territoire national ainsi que la mise à niveau des connaissances par la réalisation de cycles de formation et de recyclage du personnel de santé impliqué dans la lutte antipaludique. «Le MSPRH a décidé de continuer son programme en renforçant la surveillance épidémiologique, assurer un dépistage précoce des cas, prévoir une prise en charge immédiate et une enquête rapide pour maîtriser l'épidémie. L'Algérie va améliorer la prise en charge thérapeutique des cas par l'introduction des molécules telles recommandées par l'OMS», consolide le représentant du ministère en appelant tous les citoyens contraints de faire un tour dans les pays de l'Afrique subsaharienne ou l'Asie à se rendre vers les structures de santé pour avoir toutes les informations nécessaires, et aussi pour suivre un traitement préventif. A titre de rappel, le paludisme, la plus fréquente des infections parasitaires observées dans le monde et transmises par les moustiques, tue un enfant toutes les 30 secondes en Afrique et entre 1 et 3 millions de personnes par an, selon les estimations de l'OMS. Deux milliards d'individus, soit 40% de la population mondiale, sont exposés et on estime à 500 millions le nombre de cas cliniques survenant chaque année.