Dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, il explique qu'il ne s'agit pas d'impunité mais de déterminer la responsabilité du médecin. Le médecin, dit-il, n'est pas un délinquant, il a le sens des responsabilités et il doit rendre compte de ses faits. La justice, constate-t-il, a tendance à considérer toute erreur médicale comme répréhensible et à procéder à l'incarcération du médecin. Le Dr Bekkat Berkani rappelle que l'acte médical repose sur deux principes : 1/ La médecine n'est pas une science exacte, l'aléa existe ; 2/ Le médecin a l'obligation de moyens et non pas l'obligation de résultats. Il estime qu'en Algérie, l'erreur et la faute médicales ne sont pas définies ; il faut, ajoute-t-il, définir l'erreur et la faute médicales pour qu'il y ait réparation par la justice. Il y a l'Ordre des médecins qui peut sanctionner et il y a la justice qui peut donner des dommages et intérêts. Concernant les experts qui sont prévus par la loi, le Dr Bekkat Berkani critique leur mode de désignation. Il faut qu'ils soient qualifiés, souligne-t-il, pour un cas de chirurgie, par exemple, l'expert doit être chirurgien. Sur les quatre années passées, fait savoir le Dr Bekkat Berkani, le Conseil de l'ordre a enregistré 300 cas d'erreurs médicales et une centaine d'affaires sont en cours de traitement au niveau de la justice. A propos de l'idée qu'il y aurait plus d'erreurs médicales dans les cliniques privées que dans les établissements publics, il fait remarquer que les cliniques privées, dûment autorisées par le ministère de la Santé, ont des contraintes. C'est la crise du secteur public qui pousse les gens à s'orienter vers le privé, dit-il. Le Dr Bekkat Berkani fait l'éloge de la formation des médecins en Algérie au point, dit-il, où le Canada a ouvert ses frontières aux médecins algériens.