Et pour commémorer ce double évènement, l'association Ibn Badis et la Ligue régionale de football de Saïda ont mis au point, à l'initiative du cheikh, un programme à la mesure de l'évènement placé sous le haut patronage du wali et avec la participation des stars du foot des générations de l'Algérie combattante, puis de la patrie victorieuse des années 82, 86 et 90. Conduits par Rachid Makhloufi et Mohamed Maouche, les soldats de l'indépendance et les rescapés de la fatalité de ces périodes se sont rencontrés pour s'échanger les motivations et exhorter les universitaires-chercheurs à penser la pratique pour l'histoire et le futur. L'équipe du FLN, née d'une idée du défunt Boumezrag, à son retour de Moscou où il avait participé aux Jeux de l'amitié, ayant mis au parfum Aribi et Bentifour ainsi que le Dr Moulay Tahar, des étudiants de France, fut constituée par des pros évoluant en France avec un statut envieux. Dès le mois d'avril 1958, ces volontaires de la liberté ont fui, par vagues successives, le championnat français pour endosser le maillot du combattant et sillonner le monde pour plaider la cause algérienne sur un rectangle vert des pays ayant bravé la sanction de la FIFA à l'égard des pays qui accueilleraient «les rebelles du foot». Plus de 90 rencontres furent disputées par les coéquipiers de Hadj Saïd, une trentaine ayant renoncé au luxe pour chausser les crampons de la lutte. 439 buts ont été marqués par les canonniers de la glorieuse équipe, soit une moyenne de quatre buts par match, captivant l'attention des politiques et sportifs du monde, leur admiration et surtout le soutien escompté. Puskas Kopa et d'autres noms du ballon approuvèrent l'attitude de leurs camarades de championnat. Gagné par le poids des ans, l'ex-stratège stéphanois laissera l'assistance sur sa faim et la parole à d'autres intervenants pour houspiller la violence dans les stades et «réinstaurer la culture du foot festif où l'on apprécie le spectacle», avait souligné Maouche, finaliste malchanceux de cette fameuse coupe 65 alors qu'il entraînait l'Espérance sportive de Mostaganem. Les Bénalioua, Bouziane, Fezza, Amrani Benabdellah, Kerroum Bouboule, Amara, Boufeldja, Kebaili, Sahraoui et Tlemçani «Toto» avaient arraché la victoire aux camarades de Ould Bey et le Big Maouche qui déplore «l'argent a pourri le sport et les mentalités». L'après-midi fut consacré à l'inauguration de la stèle du 13 avril 1958, dédiée au «footballeur patriote» encensée par le baroud de la fantasia et la musique de la clique de l'ODEJ, puis des rencontres amicales entre les minimes du MCS, détenteurs de la Coupe d'Algérie 2010 et ceux de la sélection Danone en lever de rideau de leurs aînés de la glorieuse face aux anciens de 1965, aidés par l'inusable Tasfaout. La délégation se rendra ensuite à Daoud féliciter le champion R2 et Hassasnas partager la joie du MBH qui accède en interligues sous la houlette du coach Chikhi. Le président et les membres de la LRFS auront écrit une belle page de l'histoire sportive de la ville et c'est tout à leur honneur, en attendant le retour du MCS parmi l'élite la saison prochaine.