Dans un communiqué parvenu, hier, à la section syndicale de la SNTF d'Alger, le SG de l'UGTA appelle les cheminots à geler leur grève et à reprendre le travail afin de permettre à leurs représentants de favoriser la négociation en toute quiétude. Les cheminots refusent d'abdiquer et décident de poursuivre leur mouvement de protestation jusqu'à ce qu'ils obtiennent des garanties administratives et non pas des garanties syndicales, allusion faite aux promesses de Sidi-Saïd. Le SG de la Centrale syndicale a clairement qualifié le mouvement de protestation des cheminots de légitime, de même que leurs revendications. Comme première action, la Fédération nationale des cheminots a tenu, hier dans la matinée, une réunion de concertation avec quelques travailleurs des chemins de fer, mais en vain. M. Boulémia, porte-parole des cheminots, que nous avons joint ,hier, au téléphone, a indiqué que les cheminots grévistes ne sont pas satisfaits des résultats de la réunion qui les a regroupés avec le secrétaire général de la Fédération nationale des cheminots, Abdelhamid Derradji. Les déclarations faites par les uns et les autres n'augurent pas d'une sortie de crise. Le syndicaliste, que nous avons contacté, a affiché son étonnement quant à la sourde oreille faite par les autorités et notamment la Société nationale du transport ferroviaire. De ce fait, il a demandé l'intervention, dans les plus brefs délais, du président de la République, pour débloquer cette situation qui risque le pourrissement. D'autant plus que 10 000 voyageurs sont pénalisés par cette grève et se rabattent sur d'autres moyens de transport. A la gare d'Agha, au centre d'Alger, aucun train ne circule.Les guichets sont fermés et les quelques voyageurs qui s'approchent de la gare pour voir si les trains reprennent le travail ou pas, rebroussent toute de suite chemin. Les cheminots, rappelle-t-on, exigent des augmentations de salaire de 20% à 23% prévues par les conventions de branches signées début mai et touchant une vingtaine de secteurs économiques. Les cheminots «ne demandent que l'application de la loi», s'accordent à dire les syndicalistes, en s'interrogeant sur la «non-application des articles de la convention collective signée par le passé».