Les Hong-kongais étaient appelés à voter dimanche à la suite de la démission de cinq députés d'opposition qui veulent faire de ces élections régionales un référendum sur la démocratie dans cette ancienne colonie britannique rétrocédée à la Chine en 1997. Cette région administrative spéciale jouit toujours de libertés civiques à l'Occidentale et d'un haut degré d'autonomie, sauf pour les affaires étrangères et la défense, mais son chef de l'exécutif, Donald Tsang, est désigné par un collège de grands électeurs dominé par les pro-Pékin et, au Conseil législatif, seule la moitié des 60 députés est élue au suffrage universel direct, l'autre étant élue par des collèges professionnels. Les députés qui ont rendu leur tablier en janvier représentent chacune des cinq grandes circonscriptions électorales du territoire et devraient être réélus très largement, face à des candidats inconnus. Pékin a condamné leur campagne et les partis pro-chinois de Hong Kong boycottent le scrutin, de même que Donald Tsang et son gouvernement, bien qu'il l'ait organisé conformément à la loi. Les analystes doutent quant à eux de l'influence de cette campagne sur le gouvernement chinois, mais les députés se disent convaincus de ce qu'une forte participation dimanche fera pression sur le régime communiste, et ils ont tenté de mobiliser leurs sympathisants jusqu'à la dernière minute. «Battez-vous pour une société équitable et juste», a lancé l'un d'eux, Leung Kwok-hung, en distribuant des tracts devant une bouche de métro de sa circonscription dimanche, tandis que d'autres sillonnaient rues et restaurants pour porter la bonne parole. Les partisans de ce référendum officieux estiment qu'environ un quart des 3,4 millions d'électeurs inscrits les soutiennent. L'un d'eux est le cardinal Joseph Zen, évêque retraité de Hong Kong et militant pour la démocratie qui a souvent critiqué Pékin. Pour lui, le manque de démocratie sur le territoire est à la racine de problèmes comme le fossé entre riches et pauvres et la tendance du gouvernement à défendre les intérêts du patronat. «La vie des gens ne s'améliorera pas sans un système démocratique. J'espère que tout le monde sortira aujourd'hui pour saisir cette occasion d'exprimer notre colère pacifiquement», a-t-il expliqué. Mais les sondages indépendants suggèrent que le soutien au "référendum" sur la démocratie est minoritaire dans la population. «C'est une plaisanterie ? Démissionner et ensuite se représenter aux élections! On gaspille l'argent du contribuable et les ressources publiques», s'indigne ainsi Mak Ling-jen, employée de maison âgé de 55 ans, qui dénonce «un jeu politique».