, Retenue à Téhéran, depuis juillet 2009, pour avoir participé à des manifestations antigouvernementales, Clotilde Reiss, 24 ans, a quitté l'Iran, dimanche matin, et a été reçue dans l'après-midi par Nicolas Sarkozy. En France comme à l'étranger, sa libération suscite des interrogations. L'entourage du Président sénégalais, Abdoulaye Wade, confirme au Parisien qu'il aurait entamé un travail de médiation entre Paris et Téhéran : «La médiation aurait démarré en octobre 2009 lorsque Wade, qui préside l'Organisation de la conférence islamique (OCI) - le grand rassemblement des musulmans du monde - et entretient des liens avec le régime d'Ahmadinejad, évoque en tête-à-tête l'affaire Reiss avec le Président iranien, lors d'une visite à Téhéran. » D'après le ministre sénégalais des Affaires étrangères au Parisien, le Président iranien aurait alors laissé «entendre une possible libération de Clotilde Reiss sous certaines conditions spéciales». La médiation de Wade se serait poursuivie jusqu'à fin novembre 2009, avant que l'Elysée ne fasse à nouveau appel à lui. D'après Le Point, «le fils du Président sénégalais, Karim Wade, s'est rendu à Téhéran du 30 mars au 1er avril», accompagné de l'«avocat Robert Bourgi, familier de l'Elysée et personnage influent de la Françafrique». Les tractations ont été pilotées par le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, «sans que Bernard Kouchner et le Quai d'Orsay n'en soient informés». Selon les informations du Parisien, Wade aurait lui même averti Claude Guéant de la libération imminente de la Française.