De l'avis de Bobby Jindal, les gardes-côtes et BP ont notamment trop tardé à fournir le matériel nécessaire pour protéger et nettoyer les côtes. «Il est manifeste que les ressources nécessaires pour protéger nos côtes ne sont toujours pas là : barrages, écumeuses, aspirateurs, barges, nous manquons de tout ça», a déclaré Jindal lors d'une conférence de presse à Venice, une localité située à une cinquantaine de kilomètres au sud-est de la Nouvelle-Orléans, tout au bout de l'embouchure du Mississippi. «Le pétrole reste là, attendant d'être nettoyé et chaque jour qui passe sans qu'il le soit, les marais meurent un peu plus.» Jugeant «inacceptables» ces retards, l'élu républicain a appelé les gardes-côtes à déléguer davantage leurs activités aux responsables locaux. Digues de sable La marée noire provient d'un puits de pétrole endommagé du golfe du Mexique, qui laisse échapper du brut depuis plus d'un mois. Une centaine de kilomètres de rivages de Louisiane ont été touchés, selon Jindal. Un des exemples de retards cités par le gouverneur de Louisiane portait sur la livraison de barrages flottants. Selon lui, les élus locaux des régions côtières ont formulé le 3 mai une demande d'urgence portant sur 1 500 kilomètres de telles digues, mais seuls 240 kilomètres ont été fournis. Il a, également, appelé le corps du génie de l'armée de terre à autoriser au plus vite la construction d'une série de digues de sable. «Ne rien dire revient à affirmer : 'nous nous contenterons de nettoyer les marais'», a-t-il accusé, soulignant que les risques liés à l'inaction étaient bien supérieurs à ceux associés à ces constructions. «C'est à BP qu'il appartiendra de payer tout cela, mais ils ne doivent pas pouvoir opposer un veto aux solutions de dragage proposées par les localités ou par l'Etat de Louisiane.» L'idée qu'il évoquait consiste à draguer du sable sur les fonds sous-marins pour ériger 130 kilomètres de digues, qui renforceraient et prolongeraient la barrière naturelle formée par des îles entre les marais côtiers et le large. Mais des écologistes et des spécialistes de la région estiment que ce plan prendrait trop de temps à mettre en place, et qu'il risque d'altérer l'équilibre entre l'eau douce et l'eau salée dans le delta du Mississippi.