Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a souligné, hier à Alger, la nécessité de définir une nouvelle stratégie du Mouvement des pays non alignés en tant que «force politique incontournable» au sein des Nations unies. «La revitalisation du mouvement a été posée par certains membres comme un moyen de dépassement d'une crise existentielle qui nécessite la définition d'une nouvelle stratégie en tant que force politique incontournable au sein de l'ONU pour que celui-ci puisse jouer un rôle à la dimension de ses ambitions concernant les questions de sécurité, de paix et de développement», a affirmé le ministre à l'ouverture d'un séminaire à l'occasion de la célébration du 55e anniversaire de la conférence de Bandoeng. Il a déclaré que «l'objectif de renforcer le mouvement traduit le besoin pressant de donner un nouvel élan à une action internationale concertée pour asseoir une force à même de se présenter, de nos jours, comme un partenaire respecté et incontournable». «Les nombreux défis induits par la mondialisation et les mutations intervenues sur la scène internationale résident dans l'attachement de nos pays aux principes originels du mouvement», a-t-il ajouté. Les défis, a-t-il poursuivi, résident aussi dans la capacité de ces pays à «renforcer leur solidarité, leur unité d'action et leur cohésion dans des démarches découlant d'une vision réaliste et qui déterminent leur impact collectif sur les évènements». M. Medelci a indiqué, dans ce contexte, que les pays non alignés doivent, en priorité, «unir leurs efforts pour se repositionner sur la scène internationale et reconquérir leur capacité d'initiative, de proposition et de négociation, en tant qu'ensemble uni, solidaire et cohérent». Il a rappelé, à cette occasion, que la conférence de Bandoeng (Indonésie) de 1955, qui avait réuni les représentants de 29 pays d'Asie et d'Afrique et quelque 30 mouvements de libération, «se voulait le point nominal d'un engagement fort d'indépendance et de neutralité à l'égard des deux blocs et de leurs systèmes» (guerre froide opposant les Etats-Unis et le bloc soviétique). Le ministre a affirmé que Bandoeng aura marqué d'«une pierre blanche la propre histoire de l'Algérie», rappelant qu'une délégation algérienne représentant le Front de libération nationale (FLN) avait pris part à cette conférence. «Il s'agissait de la première occasion qui a été donnée à l‘Algérie, moins d'une année après le déclenchement de la révolution du 1er Novembre, de faire entendre sa voix sur la scène internationale», a-t-il relevé, ajoutant que les participants à la conférence ont pris le parti «sans équivoque» de l'appui au droit du peuple algérien à l'autodétermination et à l'indépendance. La conférence de Bandoeng s'est tenue du 18 au 24 avril 1955, réunissant pour la première fois les représentants de vingt-neuf pays africains et asiatiques dont Djamal Abdel Nasser (Egypte), Jawaharlal Nehru (Inde), Sukarno (Indonésie) et Zhou Enlai (Chine).