Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a affirmé hier que les prochains mois seront décisifspour la diplomatie algérienne, à la faveur du riche agenda des rendez-vous régionaux et internationaux en perspective. Invité de l'émission «Tahaoulet» de la Chaîne I de la Radio nationale, M. Medelci a précisé que la stratégie de l'Algérie en matière de politique extérieure «a été clairement définie dans le programme du président de la République et le plan d'action du gouvernement pour les cinq prochaines années», soulignant qu'elle s'appuyait sur le développement global et prenait en compte le développement socioéconomique du peuple algérien. Concernant l'accord d'association avec l'Union européenne (UE), le ministre a souligné la nécessité d'évaluer «sérieusement» ce partenariat en vue de trouver les moyens «qui nous permettent de progresser davantage et de réaliser la coopération à laquelle nous aspirons tous». L'Algérie veut «développer l'espace économique avec ses partenaires européens», a affirmé le ministre. Le ministre a mis l'accent sur le rôle de la diplomatie algérienne au niveau continental, évoquant le sommet de l'Union africaine (UA) qui se tiendra début juillet en Libye, consacré à «la clarification des étapes des réformes internes de l'UA, pour assurer leur application et pour une Afrique cohérente, unie et forte». Evoquant le sommet du G77 prévu en juillet à Charm El Cheikh (Egypte), M. Medelci a estimé qu'il sera «l'occasion de réaliser davantage de cohésion entre les membres du groupe des non-alignés» qui «s'est engagé sur la voie des réformes internes initiées lors du sommet de La Havane, et ce, avec le soutien fort de l'Algérie». Le ministre a passé en revue le rôle joué par la diplomatie algérienne lors de la dernière réunion de Genève sur le désarmement, affirmant que grâce à l'Algérie une nouvelle page a été ouverte. Il a été convenu lors de cette réunion «du droit des pays de développer l'énergie nucléaire à des fins pacifiques», a souligné M. Medelci. Il a indiqué au sujet de l'Union pour la Méditerranée (UPM) que l'Algérie en est membre, la qualifiant d'«initiative fondée sur des projets clairs». «Nos réserves, a-t-il dit, sont intervenues suite à l'agression israélienne contre Ghaza». En attendant des clarifications des positions à l'égard de cette agression, l'action se poursuit au niveau technique pour «préparer un nouveau départ de l'union dans le courant de l'année». M. Medelci a réitéré en outre la position de l'Algérie à l'égard de la défense du droit du peuple palestinien à l'établissement d'un Etat indépendant, soulignant que la cause palestinienne est posée en permanence au niveau de la Ligue arabe. Par ailleurs, M. Medelci a qualifié les relations algéro-françaises de «très fortes», affirmant qu'il existe «une réelle volonté» de hisser la coopération bilatérale à des niveaux meilleurs. Après avoir estimé nécessaire de «clarifier des questions liées à la mémoire», M. Medelci a appelé à élargir «les relations stratégiques» entre les deux pays, affirmant que des opportunités permettront prochainement la concrétisation de cette démarche «au plus haut niveau». Il dira des essais nucléaires français dans le Sahara algérien durant l'époque coloniale qu'ils «représentaient plus qu'une simple question d'indemnisation matérielle». Il s'agit en fait d'une «évaluation globale de leurs effets négatifs sur l'homme et l'environnement», a-t-il dit. Pour les relations avec le Maroc, le ministre a affirmé qu'elles sont «bonnes», citant l'échange de visites entre les délégations des deux pays et la participation de plusieurs entreprises marocaines à la dernière Foire internationale d'Alger. Il a insisté à ce propos sur l'importance de «la coordination des politiques commerciales des pays du Maghreb arabe et la définition des bases et principes d'échanges commerciaux entre ces pays». Quant à la question du Sahara occidental, M. Medelci a exprimé la pleine confiance de l'Algérie en l'envoyé spécial des Nations unies dans la région et misons sur la rationalité et les relations entre les différentes parties ainsi que la légalité internationale pour parvenir à une solution juste et définitive du conflit.