Israël a informé l'Autorité palestinienne qu'il allait alléger le blocus de Ghaza en permettant l'entrée d'un plus grand nombre de produits alimentaires, mais maintiendra l'interdiction des matériaux de construction, selon un responsable palestinien. «Les autorités israéliennes vont autoriser l'entrée d'un certain nombre de produits qui étaient prohibés jusqu'à présent». Cet officiel de l'Autorité a précisé que la liste des produits qui seront autorisés inclut des jus de fruits, des salades, des chips, des sucreries. Cette mesure devrait entrer en vigueur au début de la semaine prochaine, alors qu'Israël fait face à un déferlement de critiques internationales pour son assaut meurtrier lancé le 31 mai contre une flottille d'aide à Ghaza, venue briser le blocus. Un porte-parole militaire israélien a confirmé ces mesures, mais souligné «qu'elles avaient été décidées il y a quelques semaines» et «s'inscrivent dans une politique d'allègement» du blocus alimentaire, sans rapport selon lui avec l'affaire de la flottille. Ce mercredi, le quotidien britannique Daily Telegraph a rapporté qu'Israël était prêt à accepter un allègement du blocus maritime sur la bande de Ghaza en échange de l'acceptation par la communauté internationale d'une commission d'enquête interne sur le raid sanglant contre une flottille d'aide pour Ghaza. Concernant le blocus, le quotidien britannique affirme qu'il a été demandé à Israël de faciliter l'accès à Ghaza aux points de passage et d'autoriser les Nations unies à convoyer du matériel pour la reconstruction de 60 000 habitations détruites pendant l'offensive israélienne à Ghaza fin 2008-début 2009. Israël laisse entrer 97 produits de consommation seulement dans la bande de Ghaza, contre plus de 4 000 avant le renforcement du blocus en 2007, et quatre fois moins de chargements de camion de marchandises, a affirmé, mardi, l'organisation israélienne des droits de l'homme Gisha. Dans son rapport, qui porte sur trois ans de blocus renforcé, l'ONG remet en question l'argument israélien selon lequel cette mesure permettrait d'empêcher le mouvement Hamas, qui contrôle la bande de Ghaza, de reconstruire son infrastructure militaire, citant parmi les produits interdits le vinaigre, les jouets, le gingembre ou la coriandre.