Des milliers d'ouvriers du textile bangladais en grève pour obtenir des augmentations ont jeté des pierres et se sont accrochés avec la police samedi, dans une zone industrielle proche de Dacca, la capitale du pays. Un manifestant a fait état d'une centaine de blessés. Les forces de l'ordre ont tiré des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes pour disperser la foule à Ashulia, selon un responsable local de la police, Sirajul Islam. Une cinquantaine d'usine du secteur sont fermées de peur d'attaques, a affirmé un responsable de l'Association des entrepreneurs et exportateurs de l'habillement du Bangladesh ayant requis l'anonymat. Un manifestant, Abdus Salam, a déclaré que les affrontements avaient fait au moins une centaine de blessés, dont beaucoup avaient été emmenés à l'hôpital. Un autre responsable policier a parlé d'une quarantaine d'officiers blessés. D'après Abdus Salam, les ouvriers demandent le relèvement du salaire minimum à 5.000 takas (58 euros/73 dollars) par mois, sachant que le salaire moyen actuel tourne autour de 2.000 takas (23 euros/29 dollars). L'industrie textile, qui emploie deux millions de personnes au Bangladesh, est un secteur crucial pour l'économie de ce pays très pauvre, frappé de plein fouet par la récession mondiale. Les manifestations souvent émaillées de violences pour des hausses de salaire s'y multiplient depuis quelques mois, mais les entrepreneurs se disent étranglés par la baisse de la demande étrangère et l'augmentation des coûts de production liée à la crise de l'énergie et à des infrastructures en mauvais état dans le pays. Le Bangladesh exporte pour environ 12 milliards de dollars (9,7 milliards d'euros) d'habillement par an, les Etats-Unis et l'Europe étant ses principaux clients.