Les éditions Baghdadi viennent de publier un beau livre intitulé Imzad, signé par Mohamed Ali Guellati. Non numéroté, ce volumineux beau livre de photographies se veut une ouverture sur la beauté du paysage algérien et ce, au rythme de l'imzad. Ce dernier n'est autre qu'un instrument de musique favori en usage dans l'Ahaggar. «Bien jouer l'imzad est une qualité rare et recherchée chez une femme, la perfection, la distinction et l'élégance. Imaginez et laissez-vous bercer, entraîner par ce son mélancolique qui nous vient des profondeurs de l'Ahaggar tout en découvrant cet ouvrage riche en reliefs et couleurs qui font la beauté naturelle magique et féérique de l'Algérie», souligne Mohamed Ali Guellati dans son ouvrage. Selon l'éditeur Mohamed Baghdadi, Mohamed Ali Guellati, a réussi à l'embarquer dans une aventure qui n'est autre que la découverte de cette autre Algérie loin des sites urbains, là où la nature est souveraine et à partager ses sentiments si profonds pour la beauté de ce pays. «Je souhaite, écrit l'éditeur, qu'en éditant ce livre, qui est notre modeste contribution et témoignage de notre attachement aux valeurs réelles de notre pays, à l'heure où le monde se mobilise contre le réchauffement planétaire. Ouvrant ensemble pour préserver, sauver la nature et protéger les richesses de notre patrimoine». A travers ces belles photographies en couleurs signées par Mohamed Ali Guellati dont les textes ont été confiés à l'université Mohamed Lakhdar Maougal, résument, à bon escient, la beauté ineffable du sud algérien. Un véritable voyage initiatique y est proposé. Les toutes premières pages sont consacrées à l'étendu marron du désert. Des kilomètres de sable fin, rehaussés de temps à autre, de roches millénaires, invitent, à la méditation et à la sérénité à la fois. Des tenues de fêtes des Touareg, avec toumba et portefeuilles chez les hommes et khomeïssa et amulette chez les femmes se donnent à voir avec beaucoup d'intérêt. Le rituel du thé est également offert à admirer avec une envie certaine de vouloir avaler quelques gorgées tant le cliché est partout. Le méchoui blanc, «khouler», maître incontestable de l'Imzad, danse de l'iloudjen, ziara de Tazrouk, le coucher du soleil sur Assekrem, guette Izernan, l'ordre de Tiririne, pic Ighaher… sont autant de photographies à découvrir avec beaucoup d'intérêt. A l'antipode du désert, le photographe livre des prises de vues imprenables du bleu de la Méditerranée. En effet, le regard est en admiration devant le Cap Carbon de Béjaïa, le lac Melah d'El-Kala, la mouette de Chenoua, le pêcheur d'Arzew ou encore la corniche jijilienne. Il est à noter que Mohamed Ali Guellati est un photographe incontesté et incontestable à la fois. Passionné d'architecture ancienne et sites archéologiques, il est connu pour être un défenseur de la nature. Il comprit assez tôt que la photographie est son outil d'expression, preuve de son attachement à la richesse naturelle du patrimoine. Toujours en quête de nouveaux paysages, parfois insolites ou simplement revus. L'Imzad est un ouvrage portfolio. C'est le fruit d'un travail de longue haleine. «Une palette colorée de recherches personnelles, une redécouvert avec un regard différent.» Grand amoureux du pays des sables, des grands espaces et ami des Touareg.