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«L'Imzad est l'épicentre de la culture touarègue»
MME FARIDA SELLAL À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 28 - 04 - 2008

L'Expression: Pourriez-vous nous parler de l'événement qui se tient depuis aujourd'hui au Palais de la culture et ce, durant une semaine?
Farida Sellal: Cet événement a été organisé par le Palais de la culture. C'est Mme Bouchentouf qui nous a invités à participer à la semaine culturelle de l'Imzad. Elle nous a aidés. Elle a pris en charge les 35 Touareg qu'on a ramenés de Tintarabine qui se trouve à 600 kilomètres de Tamanrasset, d'Idels, qui se situe à 270 kilomètres de Tamanrasset et on a ramené nos meilleurs élèves et les quatre joueuses d'Imzad.
Il ne nous reste que quatre vieilles joueuses entre 68 et 92 ans, avec un flûtiste ou tazemart âgé de 92 ans. Comme j'ai tendance à dire, l'Imzad est aux Touareg ce que l'âme est au corps.
L'Imzad c'est l'épicentre de la culture touarègue. L'expression orale qui est en train de s'éteindre dans le coeur de ces femmes. C'est à nous de la relever. Il est de notre devoir à tous de nous unir pour relever cette identité pour qu'elle ne disparaisse pas à jamais.
Quel sens donnez-vous à la préservation du patrimoine?
Ce que représente la préservation d'un patrimoine? Quelle jolie dénomination: «Préservation du patrimoine!» Pour le préserver, il faut d'abord le sauvegarder et pour ce faire, il faut le recenser. Il faut aussi connaître le terrain. Ce terrain que j'ai découvert quand j'avais 25 ans, depuis 1977. Je n'ai pas arrêté de connaître Biyete à Ideles, Chtima de Itarabine, tant d'autres dames et Dmeyla Idaber qui est la descendante des amenokals. C'est une princesse, en quelque sorte. Elle a aujourd'hui 68 ans.
Pourriez-vous nous parler de l'exposition qui orne les cimaises du Palais de la culture?
C'est un regard croisé. De la photographie sont nés des triptyques, notamment de peintures avec ces filles touarègues, qui ont donné leur accord pour que ce génie qu'est Dokman les montre à travers ces tableaux qui serviront à les faire connaître au monde. Quand ces tableaux seront vendus, l'argent sera remis à ces filles. Dans cette exposition, vous pourrez découvrir tout un passage du désert à la mer. C'est ça le regard croisé. Au départ, c'est un poème. Aussi Dokman, n'a pas reproduit la photo telle quelle, il a inventé aussi selon son imagination d'artiste...
Comment se construit aujourd'hui cette école «Sauvons l'Imzad»?
Nous avons des aides, notamment de Sonatrach qui s'est engagée pour le vrai développement durable et dans le cadre du commerce équitable. Nous aurons des pièces ou locaux qui seront compris dans la construction où les Touareg pourront vendre directement leurs produits.
Les filles de l'école vont prendre en charge cette activité dans le cadre du tourisme équitable. C'est elles qui vont accueillir les touristes et bénéficier directement des gains. On fera une convention avec la mairie de Tamanrasset car nous sommes une association à but non lucratif. On n'a pas le droit d'être payés.
La mairie pourra prendre en charge tout ça et payer les artistes directement ou bien avec des bailleurs de fonds ave lesquels on va créer un conseil d'administration pour pouvoir gérer ce grand centre de 10.000 mètres carrées où seront organisées toutes ces rencontres d'Imzad.
Au niveau de l'Association nous avons rassemblé l'Imzad du Mali, celui du Niger, de Tamanrasset, de l'Ahaggar et comme vous avez dû bien l'entendre, les notations sont différentes et surtout nous avons pu faire vibrer plus de cinq Imzad car, habituellement, il est joué tout seul, exclusivement par des femmes.
A présent, nous pouvons tenir un concert de dix Imzad. C'est la première fois. Un Imzad seul ne peut rien faire, c'est pour ça que j'ai eu l'idée de rajouter plusieurs Imzad, ainsi, ils se sont groupés et ont joué ces airs que vous venez d'écouter joués par les filles de Tintarabine.
Bien sûr que nos moyens ne nous ont pas permis de ramener les dix filles qui jouent en même temps et ce, sans aucun recours au solfège. On en a ramené trois. Chaque fille surveille du regard l'autre fille.
La première vieille, la maîtresse, avec le regard et comme dirait Eda bronks: ce n'est pas avec un solfège, ce n'est pas avec les yeux, c'est avec le coeur qu'on apprend l'Imzad.
Un mot sur la création de la maison internationale des artistes?
Elle sera inaugurée le 06 novembre. Il y a plusieurs artistes qui nous ont rejoints dont Souad Massi qui serait la secrétaire générale de l'Association. Il y aura la pose de la première pierre à Tamanrasset au niveau de Dar El Imzad qui se trouve à cinq kilomètres de la ville, au pied de djebel El Roumia, Tindey. Il y auara une course de chameau qui sera dotée d'un prix en espèces d'une valeur de 200.000 dinars. Au programme aussi, le concours de Messas Imzad qui veut dire en Tamashek la détentrice de l'imzad. Comme pour Miss Monde et autres, il y a des conditions à réunir. Il faut être âgée entre 18 et 25 ans. Etre très belle, jouer de l'Imzad et porter tout ce qui est traditionnel. Pas d'or. Respecter la tradition. C'est ça Messas Imzad. La gagnante se verra attribuer un chèque d'une valeur de 120.000 dinars. Nous avons prévu aussi le concours de la plus belle tante selon chaque tribu. Le prix sera de 150.000 dinars. J'espère que tous les artistes de l'Algérie et du monde vont rejoindre cette cause. Qu'on essaye tous de construire cette maison internationale des artistes. L'Imzad pourquoi? C'est un symbole. Non pas par ce que c'est un instrument à une corde mais il symbolise tout la culture touarègue. Et quand Hadj Moussa Akhamokh, que Dieu ait son âme, a dit. «L'Imzad est au Touareg ce que l'âme est au corps», l'Imzad représente non seulement une culture mais aussi le respect des valeurs, de la femme. Sans le savoir, nous n'avons pas seulement préservé un instrument, nous avons valorisé, la femme. Vous avez vu leur expression? Au départ, en 2003, elles avaient honte. Elles ne savaient pas s'exprimer. Aujourd'hui, vous les avez vues s'exprimer d'une façon extraordinaire. Elles viennent et elles dansent. C'est vrai qu'il reste beaucoup de travail à faire mais je suis très heureuse et très fière d'elles qu'après trois ans on ait pu obtenir ce résultat.
Un mot sur la genèse de cette passion pour l'Imzad?
Ce sera long à vous expliquer. Je ne peux pas parler de Hadj Moussa Akhamokh, en deux mots. Il faut le connaître et puis vous raconter mon histoire. C'est le dernier des amenokals. Je ne peux vous décrire pourquoi et comment il m'a remis l'Imzad. Je l'ai rencontré en 1996. Il est mort le 28 décembre 2005. Il m'a laissé un très beau fardeau. Ce devoir que j'ai pour la construction de Dar El Imzad, je dois l'assumer jusqu'au bout!


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