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Le «Magicien du Nord» (IV)
Walter Scott (1771-1832)
Publié dans La Nouvelle République le 04 - 07 - 2010

Toutefois, tandis qu'il rassemble sa documentation, en vue de ce travail, les associés londoniens de Constable connaissent des difficultés financières. Ses deux éditeurs, Constable et Ballantyne, tombent à leur tour, entraînant Scott dans leur ruine.
La passion d'écrire
En 1826, il se retrouve avec 117 000 livres de dettes. Refusant de faire banqueroute, tout autant que l'idée, lancée par certains de ses admirateurs, d'une souscription nationale, il réussit à sauver ses biens, mais engage sa plume, se fait assurer sur la vie au profit de ses créanciers, vend aux enchères sa maison de Castle Street, à Edimbourg, hypothèque les meubles et le domaine d'Abbotsford, congédie la plupart de ses domestiques et renonce à tout autre revenu que ses fonctions. Il écrit un roman sur Cromwell et le futur Charles II à la fin de la première révolution anglaise, Woodstock (vendu pour 8 000 livres), puis reprend la Vie de Napoléon. En même temps, il publie un pamphlet, les Lettres de Malachi Malagrowther, pour défendre les banques écossaises, menacées de perdre le droit de faire circuler leurs propres billets. La polémique lui vaut plusieurs inimitiés politiques, mais le gouvernement recule. En mai 1826, son épouse meurt.
En octobre, il part à Paris en compagnie de sa fille Anne pour faire un voyage d'études, qui doit compléter les nombreux documents mis à sa disposition par le gouvernement britannique, en vue de sa Vie de Napoléon. Il est unanimement fêté. En 1820, la traduction du roman Ivanhoé avait créé un engouement extraordinaire, qui avait lancé la mode des romans historiques, et un accord avait été passé entre son éditeur de Londres et celui de la rue de Saint-Germain-des-près (permettant à chacun de ses livres de paraître simultanément à Londres et à Paris. Lors de son séjour, on joue Ivanhoé, sur une musique de Rossini, à l'Opéra, Louis XI à Péronne (adapté de Quentin Durward) au Théâtre français et la Dame blanche à l'opéra-comique. Il est même reçu par le roi Charles X (1824-1830).
Un romancier prolifique
En 1827, pour la première fois, Scott reconnaît qu'il est le «Grand Inconnu». Au début de l'été, paraît en neuf volumes la Vie de Napoléon, qui crée une polémique avec le général Gourgaud, la première série des Chroniques de Canongate, un recueil de Mélanges et rembourse plus de 35 000 livres.
En 1828, il continue à produire abondamment, publie la suite des Chroniques (le roman la Jolie Fille de Perth, qui se situe en Ecosse à la fin du XIVe siècle), commence à faire paraître les Contes d'un grand-père (une histoire de l'Ecosse), dont la publication se poursuit jusqu'en 1831. En outre, il entreprend une réédition complète de ses romans, les Waverley Novels (édition dont Scott parle comme étant son Magnum Opus) ; il rédige une Préface générale (où il expose les raisons et les modalités pratiques de ses années d'anonymat) qui paraîtra en 1829 et reprend tous ses romans, qu'il enrichit méthodiquement de notes.
En 1829, son second fils engage une carrière dans la diplomatie. Assisté de sa fille Anne, il publie Anne de Geierstein, qui est un succès commercial, écrit un drame, la Tragédie Ayrshire, tiré d'un fait divers du XVIIe siècle, une autre pièce, la Maison d'Aspen et entame son Histoire d'Ecosse. Cette même année, en réponse à un courrier enthousiaste, il affirme son scepticisme au sujet des allégations des frères Allen qui prétendent posséder un manuscrit ancien attribuant des dessins de tartans spécifiques aux différents clans écossais. Cela n'empêchera pas les deux frères de publier, en 1842, leur fameux Vestiarium Scoticum.
Ennuis de santé
Toutefois, le travail l'épuise, et sa santé se dégrade ; il souffre notamment de crises de rhumatisme aiguës et de problèmes de vue. Le 15 février 1830, il a une grave attaque d'apoplexie, dont il se remet. Une seconde crise intervient en novembre. La même année, il publie la quatrième série des Contes d'un grand-père et ses Lettres sur la démonologie et la sorcellerie. Mais, affaibli, il doit résilier sa charge de «Clerk of the Court of Session». Il refuse les propositions de postes ou de sinécures du ministère (whig). Il lui restait 60 000 livres de dettes.
Après la révolution de 1830, il organise la réception à Edimbourg de Charles X. En novembre, il est victime d'une nouvelle attaque, d'autant que l'agitation politique pour la réforme électorale lui crée de vives inquiétudes. Profondément conservateur, il tente de s'opposer à ce projet de loi, qui vise à modifier le découpage électoral, à mieux représenter les grandes villes et à faire disparaître les bourgs pourris, et multiplie les meetings. La réforme adoptée, il est persuadé que la Révolution française va traverser la Manche et détruire les dernières traditions du Royaume-Uni. Malgré son prestige, il est violemment conspué lors d'une réunion électorale.
Obsédé par ces craintes, surmené par le travail, affaibli par la maladie, il craint, par ailleurs, de perdre son génie. Son nouveau roman, le Comte Robert de Paris, avance difficilement, et il doit le réécrire. Il subit une nouvelle attaque en avril 1831. Pour son dernier roman, le Château dangereux, qui se situe dans le château de Douglas, il fait un ultime voyage à travers l'Ecosse. Dans cet ouvrage, il évoque la figure du barde et devin Thomas le Rhymer et de son poème Sir Tristrem, qu'il avait édité en 1804.
La fin d'un grand écrivain
Mais sa santé réclame un climat chaud. Le gouvernement met une frégate à sa disposition, et, en octobre, il part en compagnie de son gendre Lockhart pour Malte et l'Italie. Pendant le voyage, à la demande expresse de son gendre, il rédige partiellement un nouveau roman, le Siège de Malte. Débarqué à Naples, le 27 décembre 1831, deux mois après son départ de Portsmouth, il visite Rome, puis se repose quelque temps à Tivoli et à Frascati. Pour rentrer en Angleterre, il décide de descendre le Rhin. Néanmoins, en juin 1832, il est frappé par une nouvelle crise et débarque à Nimègue, dans un état grave. Quand il arrive à Londres, il est presque inconscient et presque muet et ne s'anime qu'en entendant parler d'Abbotsford et de l'Ecosse. Ramené en bateau à Abbotsford, il meurt de paralysie, le 21 septembre 1832. Il a été enterré dans les ruines de l'abbaye de Dryburgh, où repose déjà son épouse Charlotte.
Telle est la vie de ce grand écrivain britannique qui a marqué de manière indélébile la littérature anglaise…
(Suite et fin)


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