Considéré comme le grand guide spirituel du Hezbollah libanais durant les premières années de ce mouvement de résistance pro-iranien fondé dans les années 1980 avec le soutien des Gardiens de la révolution iraniens, leurs relations, se sont étirées au fil des ans, et ce, en raison de brouilles politiques et religieuses. Il a appuyé clairement et avec bravoure et courage la résistance au Sud-Liban (le Hezbollah) contre l'ennemi sioniste et raciste de l'Etat d'Israël. Personnalité très influente de l'Islam chiite au Liban, en Asie centrale, et dans le Golfe, le défunt Fadhlallah utilisait ses prêches de vendredi à partir de la mosquée ‘Al-Imamayne Al-Hassanayne' dans la banlieue sud de Beyrouth, pour dénoncer la politique des deux poids deux mesures de l'administration américaine au Proche et Moyen-Orient, et notamment l'alliance satanique entre Washington et Israël. L'ayatollah avait échappé à une série de tentatives d'assassinat, dont un attentat à la voiture piégée en 1985 qui fit 80 morts et plus de 100 blessés. Le Grand Ayatollah Mohamed Hussein Fadhlallah, figure de proue des religieux chiites libanais, né en 1935 dans la ville sainte de Nadjaf en Irak, est une des principales autorités chiites du monde arabe, a été hospitalisé vendredi à la suite d'une «hémorragie interne» dont il a perdu beaucoup de sang. Malgré des soins intensifs qui lui ont accomplies au niveau de l'hôpital ‘Bahmane' dans la banlieue sud de Beyrouth, Fadhlallah,sera déclaré mort au cours de la matinée du dimanche. Dans les cercles religieux chiites, il etait connu pour ses opinions modérées en matière sociale, tout particulièrement sur les questions touchant la condition féminine, où il avait émis une série de fetwas, où il autorise la prière pour les femmes portant du verni à ongles et permet aux femmes de recourir à la violence pour se défendre si elles sont victimes de violences conjugales. L'ayatollah avait courageusement abordé un sujet de taille sur les coups de fouet, par une fatwa sur la question pertinente de la flagellation durant l'Achoura, en proscrivant ces procédés obscurantistes. Des fatwas, interdisant les crimes dits d'honneur ou l'excision pour des raisons de santé. Durant l'année 2005, il interdit les attentats contre les civils après des attaques contre la station balnéaire égyptienne de Charm- El–Cheikh, sachant qu'il avait autorisé les attentats suicide au Liban et dans les territoires palestiniens contre l'occupant «sioniste et raciste de l'état d'Israël». Lors de son dernier prêche lu en son nom vendredi dernier, le défunt Ayatollah Fadhlallah avait fustigé la politique de colonisation juive de Jérusalem–Est et critiqué les Etats-Unis pour le concours outrancier à l'ennemi sioniste. Dans un autre contexte, il n'avait, néanmoins, pas attendu pour dénoncer les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis. Après l'annonce de sa mort, plusieurs personnalités libanaises, dont le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah a regretté la perte d'un guide qui a toujours été partisan du dialogue et hostile à l'injustice. «Nous avons aujourd'hui perdu un père miséricordieux et un guide plein de sagesse. Il incarnait tout cela pour cette génération (…) qui, depuis sa jeunesse, priait dans sa mosquée et écoutait ses enseignements A son école, nous avons appris à être des hommes de dialogue, à rejeter l'oppression et à résister à l'occupation.» D'autres dirigeants libanais comme le Premier ministre Saâd Hariri ou le chef du Parlement, Nabih Berri, ont déploré «la perte d'une sommité nationale et spirituelle efficiente et une voix de modération». Le Hezbollah a appelé à trois jours de deuil, affirmant dans un communiqué que «le Liban, la nation musulmane et le monde tout entier, avaient perdu un grand savant musulman.» Le grand ayatollah Sayyed Mohammed Hussein Fadhlallah sera inhumé aujourd'hui à la mosquée Al-Imamayne Al-Hassanayne dans la banlieue sud de Beyrouth.