La caravane libyenne chargée d'aide humanitaire a quitté le port d'Athènes et maintient son cap en direction de Ghaza selon le directeur exécutif de la fondation El-Gueddafi, Youssef Sawan. Par cette déclaration, la fondation apporte un démenti à l'information faisant état du changement de l'itinéraire vers le port égyptien d'Al-Arich. «C'est une mission purement humanitaire, ni provocatrice ni hostile», indique Youssef Sawan. Par ailleurs, la fondation El-Gueddafi n'a pas manqué de lancer un appel à la communauté internationale l'exhortant à «aider la fondation à faire parvenir cette aide au port de Ghaza». Un appel non fortuit en vue de rappeler les conséquences de l'acte de piraterie perpétrée par l'armée israélienne, dans les eaux internationales, le 31 mai dernier, contre la «caravane maritime de la Liberté pour Ghaza», à l'origine de la mort tragique de militants de mission humanitaire. Les multiples déclarations et avertissements de responsables israéliens, civils ou militaires à propos de la caravane libyenne usent du même ton employé avant l' agression contre la «caravane maritime de la liberté pour Ghaza». Pis encore, l'ONU a été saisie par une correspondance envoyée par Israël, samedi dernier, dans laquelle il menace «d'empêcher» ce navire humanitaire d'atteindre Ghaza. La missive israélienne rappelle à l'ONU que l'action du bateau humanitaire libyen qui a mis le cap vers Ghaza «brisera le blocus imposé». La caravane humanitaire libyenne initiée par la fondation El Gueddafi transporte près de deux mille tonnes d'aide humanitaire sous forme de denrées alimentaires et de médicaments. Des responsables israéliens ont manifesté, hier, leur «détermination à empêcher» le navire qui a quitté la Grèce et affrété par la Libye d'atteindre Ghaza. Ce qui semble être plus une action en direction de l'opinion israélienne et de son armée encore sous le sous le poids des effets de la mobilisation internationale en réaction à l'acte de piraterie sioniste, d'autant plus que l'exigence d'une commission d'enquête internationale sur cet acte perpétré le 31 mai dernier demeure de mise même après l'installation de la commission d'enquête israélienne. Par ailleurs, l'argumentaire israélien n'a pas changé d'un iota cette fois-ci encore pour justifier une éventuelle action militaire contre le navire humanitaire libyen. Ainsi, un des ministres du gouvernement de Netanyahu a déclaré qu'«Israël ne permettra pas au bateau de décharger sa cargaison directement au port de Ghaza et qui aurait des conséquences très graves d'un point de vue sécuritaire». Argument usé et partagé par des acteurs influents sur la scène internationale dont les alliés d'Israël, les Etats-Unis et l'UE, ouvrant la voie à l'exécution d'un autre acte de piraterie. Cela étant, l'envoi par Israël d'une lettre à l'ONU vise une plus grande implication de ses alliés, les invitant à user de leurs poids sur le plan diplomatique, officiel et officieux, pour faire changer le cap au navire humanitaire libyen et le diriger vers le port égyptien d'Al-Arich. Mais les responsables de la fondation El-Gueddafi affichent leur détermination à accoster à Ghaza.