Le directeur du Centre national de climatologie, Djamel Boucherf, a pris un moment sur son congé pour expliquer le temps qu'il fait en juillet et celui qui est prévu pour le mois d'août, durant le Ramadhan, dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction. Pour le mois de juillet, fait-il remarquer, il s'agit de températures tout à fait normales : 31°-32° au nord, 36°-37° à l'intérieur et 40°-42° au sud. Il rappelle que juin a été plus frais avec 3 à 4 degrés d'écart. D'après les sorties des modèles, dit-il, août sera un petit peu plus chaud par rapport à la moyenne. Il fait constater que, dans les régions côtières, la combinaison humidité, forte température et pollution, met les gens mal à l'aise. Des flux chargés d'humidité arrivent, et près des côtes, il y a évaporation et formation de brumes, brouillards et nuages bas. De plus, à Alger, on ne peut nier qu'il y a pollution atmosphérique, par les poussières et les dégagements gazeux des véhicules. Il existe, fait-il savoir, un indice de confort correspondant à un taux d'ozone près du sol, en Europe, le seuil est de 240 microgrammes par litre d'air. Concernant la fiabilité des prévisions, il fait observer que les flux atmosphériques sont variables et nous sommes, dit-il, dans un contexte de changement climatique. Des phénomènes extrêmes se produisent à l'échelle globale mais à l'échelle locale, le changement climatique est difficile à détecter, souligne-t-il en citant l'exemple d'un petit orage à 40 km d'Alger, «ça passe entre les mailles», explique-t-il. Les prévisions du temps se font de 1 à 5 jours alors que les prévisions saisonnières sont destinées, notamment, à donner des informations utiles aux agriculteurs. A l'ONM (Office national de la météorologie), nous sommes à la page, souligne M. Boucherf. Toutes les prévisions météorologiques, dans le monde, ne sont pas fiables à 80 %, fait-il remarquer, mais avec le développement technologique et la modélisation, la probabilité augmente et l'erreur se réduit. D'ici la fin de l'année, annonce-t-il, l'ONM va acquérir un supercalculateur et affiner la maille. Il fait savoir que des systèmes de veille et d'alerte qui servent à épargner des vies humaines et des dégâts matériels sont mis en place. Revenant sur les phénomènes globaux, M. Boucherf souligne le rôle de la station de l'Assekrem, dans le Hoggar, une station de référence mondiale, dit-il, qui a ouvert ses portes en 1992. Elle surveille les gaz à effet de serre et les différents types de rayonnement. On a observé un accroissement de dioxyde de carbone au niveau de cette région. Citant les travaux du GIEC (Groupe intergouvernemental pour le changement climatique), M. Boucherf souligne que la température est en nette augmentation au niveau mondial, y compris en Algérie. Au niveau national, elle est de l'ordre de 0,5° à 0,7°.