L'Algérie, tout comme le reste du continent africain, subit de plein fouet les effets des changements climatiques et la pollution des pays industrialisés. Première conséquence, l'augmentation des températures. Celles-ci ont fait un bond de 0,5 à 0,6° ces dernières années. C'est le constat auquel sont arrivés les chercheurs du Centre national climatologique, qui ont réalisé une étude. Selon le directeur du centre, Djamel Boucharf, invité de la Chaîne III de la Radio nationale, l'étude a pris en compte plusieurs paramètres qui confirment cette tendance comme les "pluies qui s'abattent sur les Hauts-Plateaux ou encore le niveau très élevé de la vapeur dans l'air". Concernant le niveau de pluviométrie, Djamel Boucharf a affirmé que l'Algérie a enregistré une "diminution des précipitations depuis les années 1970, même si un retour à la normale est constaté ces dernières années mais le problème de répartition reste posé". A cela s'ajoute la position géographique de l'Algérie qui se situe dans une région très exposée aux changements climatiques, engendrant ce qu'il appelle la "variation climatique pour notre pays". Pour y remédier, le directeur du centre a souligné la nécessité de mettre en place un système de veille, mais surtout une stratégie globale à long terme qui prend en considération tous les secteurs comme le développement durable, les transports et le bâtiment, c'est-à-dire savoir comment construire et économiser l'énergie. Faire face à cette situation préjudiciable nécessite des moyens et l'Algérie, déclare le directeur du centre climatologie, commence à acquérir des instruments modernes. A ce propos, il citera la station de veille de Tamanrasset, opérationnelle depuis 1992, qui est "une référence mondiale et qui sert à mesurer les gaz à effet de serre". Autre acquisition de taille pour l'Office nationale de météorologie, un calculateur pour améliorer et affiner les prévisions et éviter par là certaines erreurs, en plus d'un radar moderne. Ainsi, par exemple, les prévisions des services de la météo s'étalent à présent sur une période de "5 ans ou de trois à quatre mois". Mais l'Office national de météorologie ne peut mener tout seul le travail et le directeur du centre climatologique estime qu'il est nécessaire d'associer la recherche scientifique. "Il faut intégrer le climat dans le développement socioéconomique", préconise-t-il.