Comme à l'accoutumée au FLN , il y a de la place pour tout le monde et celui qui arrive le premier s'accapare la meilleure, le retardataire ou le dernier attendra la prochaine fois. A Mostaganem, l'une des tours imprenables du vieux parti et de son fils terrible Si Afif, les choses sont vues autrement, conçues autrement et faites à l'origine. Les militants de cette mouhafada cotisent et c'est le fondement qui fait la force de cette structure. Les Mostaganémois ont eu la noble tâche de préparer et d'organiser cette rencontre. Contrairement à leurs prédécesseurs de Tipasa, ils ont été aimables et très conviviaux avec leurs invités, même avec ceux qui n'étaient pas programmés. Tous ceux qui ont fait le déplacement dans la capitale du Dahra ont eu droit aux mêmes «privilèges». Pour les journalistes, même si le bus n'était pas disponible, l'accompagnateur Mohamed s'est plié en quatre pour régler les problèmes qui se posaient et il l'a fait sans que quelqu'un parmi nous ne s'en rende compte. C'est dire si les militants de cette mouhafada se sont dévoués pleinement à leur tâche, ce qui a assuré la réussite de la préparation. Prévue pour 1 200 participants représentants de toutes les wilayas, Belkhadem déclare dans son discours qu'ils sont plus de 2 200 soit 1 000 de plus. Il dira alors que le Front est né grand et qu'il restera grand. Il ajoutera «c'est notre parti qui occupe la place majoritaire et il ne faut pas la perdre, il faut accompagner l'Algérie pour figurer parmi les meilleurs pays émergents. Cette université d'été du FLN n'est pas passée inaperçue comme certaines des précédentes. Les protestataires issus des wilayas de l'intérieur ont fait entendre leur voix et ceux de Mostaganem se sont abstenus de participer, en signe de boycott. Très peu de ministres ont répondu présents à l'invitation de M. Belayat, membre du BP et président de l'université d'été : seulement Messahel, Tou, Barkat et Benhamadi. Par contre, le reste des ministres étant en congé (officiellement) et pour certains ne voulant pas être mêlés à ceux qu'ils ne portent pas dans leur cœur ont évité de se rendre à Mostaganem. Alors que bousculé par la question de l'absence des ministres Belkhadem dira : «Ils ne sont pas concernés par ce regroupement, il y a ceux qui sont en congé et ceux qui ne peuvent, pour des raisons valables, assister». Trois personnalités, trois discours et le plus applaudi fut le quatrième ; celui du mouhafedh de la wilaya d'accueil. Il développera une philosophie «celle du train» qui ne recule pas, où il y a de la place pour tous et il partira avec des places vides après le dernier sifflet, les retardataires ne doivent plus retenir les voyageurs du futur sur le quai. Un lapsus de la régulatrice de la circonstance qui annoncera : «Et maintenant, j'invite le président de l'université d'été 2010 le frère «Belghaïyat» (ndlr : le flûtiste et dans le jargon politique, c'est le démagogue), au lieu de Belayat …. Toute la salle éclate de rires très bruyants même la pauvre victime du point supplémentaire sur la lettre aine de la langue arabe s'est résignée à rire autant que toute la salle. C'est probablement ce qui le pousse à présenter son discours avec humour. Il étalera à l'auditoire le programme des trois jours c'est le discours du Benflissiste. Il sera suivi par le secrétaire général du FLN, lequel ne développera aucune philosophie ni discours politique mais étalera durant une heure tous les chiffres contenus dans le programme quinquennal en faisant des comparaisons. C'est en quelque sorte des tableaux de chiffres qu'il a commentés. Toute l'assistance qui avait occupé jusqu'aux travées du bel auditorium avait quitté la salle, presque déçue . Du discours philosophique du mouhafedh de Mostaganem au discours risible de Belayat, au discours chiffré déchiffré de Belkhadem et après la répétition d'Amar Tou, la salle s'est vidée substantiellement de son contenu. Même en présence de Belkhadem. D'ailleurs tellement de salive avait coulé autour de la réussite ou de la non-réussite de cette rencontre que le SG du parti répondra à une question : «Je défie n'importe quelle organisation ou parti de réunir le tiers de ce que nous avons pu rassembler».