A la question «comment on devient une zone de non-droit ?», responsables de sécurité et sociologues répondent à l'unanimité, que la mutation d'un quartier vers l'empiétement est très probable. Le quartier Medbeur, où une quantité ahurissante de drogue et autres psychotropes circulent en plein jour au vu et au su de tout le monde, a basculé dans la «sécession», qui n'est que l'illustration la plus spectaculaire d'un climat d'impunité qui s'est généralisé considérablement. A la rue Hammou Boutlelis ou à la rue Belhocine Hachemi, situé dans le quartier Fg Medbeur, deux bandes rivales de dealers répandent la terreur, et ce, depuis le premier jour du mois sacré de Ramadhan, qui a vu une bataille rangée à coups de couteaux vers 19h30 pour une histoire de came de mauvaise qualité qui a fini en poursuite, échanges de coup de poings et coups de couteau. Banal, sauf que ces voyous multirécidivistes ne sont pas écharpés n' importe où, mais dans l'un des boulevards à forte densité de mobilité important à visage découvert. Le deuxième jour, à 19h3O, à quelques minutes de la rupture du f'tour, le même groupe de dealer résidant au Fg Boulilef arrivé en moto attaque à coups de couteau et autres objets contondants le second groupe ayant son quartier général Fg Medbeur, pour une histoire ou en parle de «grille des tarifs» et de «leadership» pour s'imposer sur le terrain, montrant à quel point l'argent du kif a gangrené cette région profonde de notre pays. Une foule compacte observe ce drôle de remue-ménage sans que personne n'ose s'interposer dans ces genres de situations d'empoignes mouvementées. Dans ce contexte navrant, et au cours de ces deux incursions digne des films hollywoodiens, il est important de souligner que deux voitures de police qui étaient de passage au moment même de cette bataille rangée n'ont pas daigné intervenir. Pourtant, la wilaya de Mascara voit depuis quelques temps des policiers qui sont visibles sur la voie publique, et qui sont plutôt occupés à verbaliser les citoyens honnêtes à tort ou à raison. Pour rappel, à Fg Medbeur, une clientèle de luxe vient s'approvisionner et des familles dénuées de ressources officielles commencent à manifester des signes extérieurs de richesses. Des voitures de luxe attendent à des heures de pointe, c'est-à-dire entre 19h et 2Oh, idem après la rupture du jeûne, d'être servies par des dealers sans scrupules. Un véritable cirque à ciel ouvert. On est en présence de supermarchés de la drogue achalandés en plusieurs produits. Tel un secret de Polichinelle l'argent de la drogue alimente la corruption. Aujourd'hui, plus personne ne nie le problème de la drogue et ses dérivés dans la wilaya de Mascara, à l'exemple des autres villes d'Algérie ; les causes qui entraînent les jeunes dans la délinquance puis le crime sont profondes, comme la précarité sociale, le culte de l'argent facile et l'urbanisme sauvage que connaît la wilaya. Ces causes complexes sont parfois le résultat d'un choix de civilisation. Ce débat s'adresse plus à la philosophie politique qu'a l'analyse des menaces criminelles. Nous nous tiendrons donc aux réalités tangibles, laissant à ceux dont c'est la compétence l'analyse de ces facteurs.