Une quarantaine de grands patrons de l'industrie allemande a publié le samedi 21 août 2010 dans la presse une protestation contre le projet du gouvernement de taxer l'énergie nucléaire. Une taxe de plus de 2 milliards d'euros par ans qui servirait à renflouer les finances publiques. Et les grand patrons y voient un danger pour l'avenir de l'Allemagne comme grande puissance industrielle mondiale. Pour le gouvernement, c'est donnant-donnant. Angela Merkel devrait annoncer fin septembre 2010 la prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires allemandes, mais en contrepartie une taxe serait imposée aux groupes énergétiques qui bénéficieraient de ce délai supplémentaire, à hauteur de 2,3 milliards d'euros par an. Ce montant devrait servir à rétablir l'équilibre des finances publiques. C'est un virage sensible de la politique nucléaire allemande, car en 2002 la coalition socio-démocrates / Verts alors au pouvoir avait inscrit dans la loi la sortie progressive du nucléaire d'ici à 2022. Mais dès sa réélection en 2009, Angela Merkel a promis cet allongement de la durée de vie des centrales nucléaires, et l'échéance pourrait finalement être repoussée de 14 ans en moyenne, selon l'âge des réacteurs.Bien que favorables au nucléaire, les grands patrons allemands signataires de la protestation dénoncent la taxe qui en est le corollaire. Ils estiment que cela revient à bloquer les investissements du futur et à mettre en danger la puissance industrielle allemande.