Tout s'y retrouve et y regroupé : on y trouve resto, café, banque, poste, musé, cinéma, hôtel… Tout dont aussi bien un riverain qu'un visiteur. Un lieu de grande classe qui aura gardé intacte toute sa grandeur répétée. Il aura constitué pour de nombreuses générations du simple mousse jusqu'au capitaine qu'on désigne aussi bien par «raïs» une mémoire. Il renferm de multiples souvenirs que chacun narre à sa façon et que ni le temps ni les générations n'ont pu effacer. Un endroit comparable à une placette hissée sur un balcon d'un type assez exceptionnel du reste et convoitée hiver comme été. Si devant les journées et soirées glaciales de l'hiver on n'y vient que de façon assez exceptionnelle. Durant l'été, elle s'anime et prend l'allure d'une fourmilière qui ne désemplit pas, aussi bien aux moments de grandes canicules où l'ombre et la fraîcheur le distinguent admirablement que durant les soirées où on y veille jusqu'à des heures tardives. A la forme d'une terrasse ou d'un parfait balcon encadré entre deux blocs, la banque centrale de l'hôtel de la ville. A son arrière, se dresse aussi l'immeuble du CPA. Des bancs publics y sont installés sous ces vieux arbres centenaires que des retraités occupent jalousement toujours pour lire les journaux et se raconter des souvenirs de jeunesse. Une vue sublime est visible à partir de sa rampe constamment occupée d'où on peut avoir un regard lointain sur le golfe de toute beauté jusqu'à la lointaine ville balnéaire du requin Aokas, via Tichy, 15e et toute la pleine allant d'Awriw jusqu'à Mellaha. A sa gauche, se dresse dessus pétrolier, le cap Bovac, l'oratoire de Sidi Mlih ou l'hôtel des Cimes qui ne reçoit aujourd'hui plus de clients. En contrebas, on distingue la porte Sarazine, le tunnel Sidi Abdelkader sur lequel veille le saint de la mer qui garde jalousement l'autre belle partie de la ville constituée par la brise de mer, les oliviers et ses hauts quartiers des cinq fontaines, Bab lLuz. On ne peut évoquer ce lieu sans citer le mythique café le Richelieu, sa superbe salle et sa terrasse qui continue à constituer l'endroit le plus convoité par des familles qui viennent siroter le café ou déguster des glaces. Un café conservé qui garde intact son décor intérieur fait de bois vernis et plafond où de belles peintures sont encore conservées. Rien n'y manque nous dit-on, ni la grande horloge sur pied, ni le juk-box ni ces vieux meubles d'un autre âge. Une placette qui dispose à ses niveaux inférieurs un cinéma, un ancien musée devenu pour la circonstance le siège de Radio Soummam. Tout cet ensemble d'ouvrages car aussi bien la BCA que toutes ces autres bâtisses que cette mosquée sont dignes d'un art architectural, dignes des grands maîtres, somptueux jamais égalées par les ouvrages récents descriptibles dont seuls des monuments dignes peuvent en prétendre, mais comme chaque belle cour, son arrière peut en cacher. Le revers de cette grande beauté est la laideur extrême et ce n'est ni plus ni moins la mort… L'endroit est un mouroir par excellence que le temps n'a pu lui épargner. On le dit à BéjaIa : «Si tu en as marre de ta vie, jettes-toi de la place Gueydon.» Une expression qui a pris forme et a tendance à devenir un adage et une sentence. Un exutoire dont en sont témoins les commerçants des kiosques présents sur place. Aucune autorité n'a songé à changer cela. Pourtant, il suffit de peu de choses pour transformer le lieu et dissuader définitivement ces suicidaires. Il suffit de dresser un rempart extérieur élevé et inaccessible, ce qui rendrait l'endroit plus clément et probablement plus beau avec une esthétique qui convient le plus.