Ces candidats à harga étaient à bord d'une embarcation de pêche équipée d'un moteur de 40 chevaux. Interceptés par les gardes- côtes, ils ont été présentés au procureur de la République près la cour d'El Hadjar pour notamment une citation directe, ceci après avoir été examinés par le médecin de la Protection civile. Cette tentative d'émigration est la deuxième durant ce mois de Ramadan. En effet,18 autres jeunes haraga habitant la ville d'El Tarf ont réussi à se rendre à partir de la plage d'El Battah vers l'île de Sardaigne. Ces clandestins avaient pris avec eux un GPS, un bidon rempli de 40 litres d'essence de réserve, des habits ainsi que des dattes et de l'huile d'olive, a-t-on révélé de sources fiables. Après une dizaine d'heures de parcours, ces candidats à l'émigration clandestine ont appelé leurs familles pour les informer de leur arrivée sur les côtes italiennes. En termes de chiffres, depuis les mois de juin à août 2010, 225 jeunes clandestins ont été interceptés en mer par la marine nationale. Le phénomène de la haraga a pris une ampleur politique, sociale et économique. La folie des traversées funestes a fini par alerter le gouvernement algérien, et ce dernier a dû prendre des mesures pour contrer ce phénomène, notamment en recourant à la répression. Les Algériens, au même titre que les Tunisiens et les Marocains, sont attirés par la fuite vers l'Europe. Au lieu de se pencher sur les problématiques sociologiques de cette réalité du suicide forcé chez une jeunesse désoeuvrée et désespérée, les politiques algériens ont adopté par la solution la plus facile : une condamnation de ces jeunes clandos. A dire vrai, ce ne sont pas les mesures juridiques ou la pénalisation qui pourraient empêcher les jeunes sans espoir à fuir le pays. Parmi les candidats à la harga, on compte des cadres, des étudiants, des femmes, des mineurs et des personnes âgées, avait-on constaté de visu.