Un observateur au fait de la chose sécuritaire relèvera d'un côté un changement dans la stratégie de la lutte antiterroriste avec une multiplication des techniques (offensives, infiltrations,renseignements mais aussi utilisation de médias comme la chaine radio du Coran pour des appels à la touba par d'ex-émirs du GSPC repentis et bénéficier des dispositions de la Réconciliation nationale). Incontestablement les fruits de cette lutte sont là : l'élimination de plusieurs émirs de ladite nébuleuse sanguinaire, parmi eux Youcef Khlifi, alias Abu Talha, Moha Jack et Amrane Halouche, en plus de dizaines d'autres terroristes, anciens ou nouvelles recrues .A titre d'exemple, on citera le cas de Dellys qui a vu un très dangereux groupe composé de trois terroristes localisés puis éliminés par les forces spéciales. Il s'agit d'un émir important au sein de la nébuleuse «AQMI», en l'occurrence Abdelmoune Rachid alias «Houdhayfa Abou Younès», ex-émir de la région Centre, et deux de ses lieutenants. Cet émir avait pour mission de relancer les attentats terroristes dans l'Algérois, et surtout de préparer un grand attentat pour le 11 septembre prochain. D'ailleurs, il a été choisi par Droukdel, l'émir national du GSPC pour cette mission. Avant son élimination, Abdelmoumene Rachid devait rencontrer Droukdel afin de préparer leur plan. Fort heureusement, il sera abattu avec le reste de son groupe. Né en décembre 1968, Abdelmoumene Rachid a rejoint le maquis en 1994, puis le groupe islamique armé (GIA). Avec ce groupe sanguinaire, Houdhayfa Abou Younes deviendra l'émir d'une phalange vu son agressivité envers la population civile. Ce n'est pas étonnant puisqu'il faut souligner que les deux hommes sont du même quartier, Baraki. Ils se connaissent parfaitement depuis leur jeune âge. C'est justement dans ce groupe qu'Abdelmoumene Rachid est devenu tristement célèbre en 1994 et fut affecté comme émir dans les rangs de «Katibat El Qods» dans la deuxième région. Il est l'un des plus grands spécialistes dans la fabrication d'explosifs et la préparation des voitures piégées dans les maquis, selon ses ex-compagnons, aujourd'hui repentis. Abdelmoumene Rachid a succédé à Sofiane Fassila, le cerveau de l'attentat qui a visé le Palais du gouvernement le 11 avril 2007 et qui a été abattu durant la même année. A. Rachid était en ville depuis le mois de mars dernier. Depuis, sa photo est placardée dans tous les postes de police et de la Gendarmerie nationale. Après six mois de cavale, ce dangereux terroriste sera éliminé. Le deuxième terroriste éliminé n'est autre que l'émir de «Katibat Ali Ben Abi Taleb», dirigée par une autre organisation baptisée «Jound el Ansar». Othmane Belaïd est le troisième islamiste éliminé alors qu'il conduisait le véhicule de marque Peugeot 406 intercepté par les forces de sécurité. La mise hors d'état de nuire de ces trois dangereux terroristes a permis de mettre à l'abri la capitale contre d'éventuels attentats terroristes et ce, avant le 11 septembre prochain. Une date que l'émir national du GSPC, Droukdel, alias Abou Mossaâb Abdelouadoud veut exploiter pour mieux gérer son organisation terroriste, mais surtout pour médiatiser les actions de son groupe, et pourquoi pas satisfaire Al Qaida mère. Par ailleurs, 15 terroristes ont été abattus depuis le début de ce Ramadhan dans les wilayas de Boumerdès et Tizi Ouzou, alors que 5 autres se sont rendus aux services de sécurité dans la même période. Parmi les terroristes abattus et repentis, figurent des vétérans et des chefs terroristes du GSPC qui vient de perdre la majorité des éléments constituant son noyau dur. Plusieurs phalanges ont été anéanties dont katibat El-Arkam, El-Farouk, El-Ansar et Mouhajiroune. Certes, les criminels persistent dans leur voie destructrice et on notera que pas moins de six morts et une quarantaine de blessés ont été enregistrés à la suite d'une série de coups brutaux. L'attaque-kamikaze de mercredi dernier, presque similaire à celle d'Ammal est attribuée à l'une des serriate d'El Arkam. A Zemmouri et Si Mustapha, situés dans la périphérie immédiate de Boumerdès, la menace n'est pas tout à fait écartée. Il y a quelques jours, un attentat kamikaze avec une voiture bourrée d'explosifs a eu lieu contre un véhicule militaire au retour d'une intervention. Le bilan fut deux morts et une vingtaine de blessés. La localité de Baghlia à l'est de Boumerdès a été endeuillée encore, entre le 16 et 20 août, suite à l'attaque à l'explosif contre un convoi de l'ANP avec 3 morts et trois blessés puis un attentat à l'arme automatique contre un repenti sans oublier l'assassinat du P/APC. Aux alentours de cette commune, on a signalé également le vol d'une importante qualité de médicaments d'un dispensaire, par un groupuscule terroriste ou ses relais. Moins de dix jours auparavant, une autre incursion d'un groupuscule d'El Farouk fut heureusement déjouée au village Tiza, sur les hauteurs de Ammal.