Un peu plus loin, une espèce de cocotier ou de raphia très fortement incliné menace directement le centre médico-social de la police. L'hiver approchant, avec ses fortes pluies et les vents tourbillonnants, le risque énorme de voir cet arbre s'abattre devient de plus en plus pesant. Chemin faisant, puisque nous continuons notre balade se dresse en travers de notre route un petit square familial. La nuit, cet havre de paix très exagérément éclairé fait fuir, aveuglée, des familles entières venues chercher, après la rupture du jeûne, un peu de fraîcheur. Si vous circulez un peu plus en profondeur ou si vous empruntez le boulevard périphérique, fierté de tous les Skikdis, vous ne pouvez pas ne pas voir les nouvelles colonnes, sorte de candélabres, d'éclairage public flambant neuf dont on ne peut pas dire qu'elles sont rectilignes et qui ont remplacé les anciens appareils défectueux. Mais là où le bât blesse, c'est quand les anciennes colonnes gisent toujours sur les trottoirs et que les décombres des socles démantelés n'ont toujours pas été ramassés. La placette en face de l'hôtel de ville, improvisée terrain de football par des joueurs en herbe, croule sous la saleté. Des sachets et des gobelets de café et de thé jonchent quotidiennement le sol ; leur contenu déversé contrastant fortement avec le carrelage marbré. Un nettoyage à grande eau tous les soirs n'a jamais fait de mal à personne. Enfin, il n'y a pas un seul quartier à Skikda où l'on ne constate que d'écoulement d'eau. Si ce n'est pas l'eau potable, ce sont les eaux usées. Les canalisations vétustes ont fini par rendre l'âme. Décidément, il y a des moments où il vaudrait mieux rester chez soi !