, Les traditions se perdent-elles à Guelma ? Les pâtisseries et commerces de gâteaux de la ville ont connu en effet, durant les ultimes journées de jeûne, un véritable «rush» de mères de familles. Ces dernières semblent désormais préférer acheter plutôt que de préparer elles-mêmes les gâteaux de l'Aïd en dépit de leurs prix assez élevés. Limité jusque-là aux seules femmes travailleuses, se trouvant dans l'impossibilité d'honorer leurs obligations professionnelles et satisfaire en même temps les exigences traditionnelles en pareilles circonstances, la préparation des gâteaux nécessitant beaucoup de temps et d'application, l'achat de gâteaux s'est étendu ces dernières années à une nouvelle catégorie féminine : les femmes au foyer. Certains pâtissiers qui redoutaient un risque de mévente en raison de la proximité de la fête de l'Aïd avec la rentrée scolaire affirment que leurs craintes se sont vite dissipées au regard de l'engouement constaté dès l'amorce des dix derniers jours du mois sacré. Pour nombre de clientes de ces commerces, la préférence pour les gâteaux achetés au lieu de ceux faits à la maison s'explique par la grande variété des pâtisseries proposées et le désir d'égayer au mieux la «meïda» de l'Aïd. Heureusement que d'autres ménagères fidèles à la tradition, de plus en plus rares au demeurant, préfèrent préparer chez elles les gâteaux de l'Aïd. Elles expliquent qu'il s'agit-là d'une occasion pour faire valoir leur talent de «chef» tout en conférant aux dernières journées du Ramadhan cette ambiance joyeuse propre aux moments de préparation de ces gâteaux. A quoi il faut ajouter, notent ces «résistantes», les économies non négligeables que représente pour le ménage la préparation à domicile de ces confiseries plutôt que des les acheter au prix fort. Une tournée à travers les pâtissiers de la ville de Guelma révèlent ainsi que les prix du kilogramme de gâteaux oscillent, cette année, entre 400 et 700 DA alors qu'ils étaient proposé, l'année dernière, entre 300 et 500 DA. Ces tarifs seraient «logiques» aux yeux de certaines femmes qui mettent l'accent sur la cherté des intrants alors que d'autres les trouvent «un peu exagérés» au point de les mettre hors de portée des bourses moyennes. Une chose reste cependant sûre : qu'ils proviennent des fourneaux domestiques ou de chez le pâtissier du coin, les petits gâteaux continueront de garnir la table de Aïd El-Fitr, à Guelma et ailleurs, à la grande joie des petitsàet des grands.