Les recommandations de Iqraa sont que beaucoup reste à faire dans la lutte conte l'analphabétisme en Algérie. Selon la présidente de l'association Iqraa, Mme Aïcha Mebarki, tous les efforts consentis jusqu'à maintenant sont, certes, louables, mais restent insuffisants. Intervenant hier, au forum d'El Moudjahid, à l'occasion de la Journée internationale d'alphabétisation, coïncidant avec le 8 septembre de chaque année, et tout en mettant l'accent sur les différents problèmes rencontrés, le comité d'évaluation de l'association Iqraa a dégagé plusieurs recommandations à l'effet de lutter contre l'analphabétisme. Pour Mme Mebarki, il est temps de s'asseoir autour d'une table avec tous les partenaires afin de mener à bon escient la stratégie nationale lancée par l'Etat en 2007. La présidente de Iqraa plaide pour une stratégie de communication et de sensibilisation sur tout le territoire national. «Il ne faut pas évoquer l'analphabétisme en Algérie que le 8 septembre. Il est vrai que beaucoup d'efforts ont été déployés, mais ils restent insuffisants». Et de préconiser, «il faut aller vers la réduction du taux d'analphabète qui est de 22% et l'amener jusqu'à 10%. Chose qui n'est certes pas aisée puisque la société n'est pas vraiment motivée, c'est vraiment du goutte à goutte», a-t-elle indiqué. Les autres recommandations énoncées ont trait à la décentralisation dans la gestion de ladite stratégie, la mise à la disposition des enseignants des structures pour mener à bien leur mission comme les maisons de jeunes et des mesures d'accompagnement pour les femmes ayant des enfants en bas âge comme les garderies. Autres causes plaidées par la présidente de l'association portent sur la révision des contenus des programmes destinés à cette catégorie. «Il ne faut pas se contenter d'un seul livre par classe, il faudrait diversifier les programmes», a-t-elle plaidé. Par ailleurs, une représentante de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) a mis l'accent sur l'analphabétisme économique d'où la nécessité pour les opérateurs économiques de s'investir davantage dans la formation de leur personnel. «L'analphabétisme économique fait partie du programme de l'Etat car il touche toutes les composantes de la société, malheureusement les choses ne sont pas appliquées comme il se doit et rien n'a bougé dans ce sens», a précisé Mme Mebarki, avant d'ajouter que «je lance un appel pour que l'UGTA s'implique davantage et nous aide dans notre tâche». Une représentante du ministère de l'Enseignement professionnel a mis en exergue, quant à elle, le rôle de la société civile. «Le travail de proximité revient à la société civile et à travers le partenariat on donnera plus d'efficience et d'efficacité à la stratégie nationale»