L'Asie en développement, qui regroupe 45 pays de la région, devrait connaître une croissance de 8,2 % en 2010 et de 7,3 % en 2011, selon les nouvelles perspectives 2010 de l'institution. La BAD a, ainsi, revu à la hausse sa prévision de croissance par rapport à celle présentée en avril, à 7,5 %, déjà relevée par rapport à celle de 6,4 % de septembre 2009. La prévision 2011 reste en revanche inchangée. «Un regain d'appétit pour le risque et les actifs des marchés émergents de la part des investisseurs conjugué à une forte reprise économique sont à l'origine d'un afflux de capitaux vers les pays émergents d'Asie», explique la BAD. Elle se montre, toutefois, prudente, soulignant un risque d'inversion de tendance. «La perspective d'un retournement des flux reste une possibilité sur le moyen terme, le resserrement monétaire aux Etats-Unis et dans la zone réduisant les différentiels de taux d'intérêt avec l'Asie en développement», souligne-t-elle. «Les autorités asiatiques devraient donc envisager des mesures appropriées pour maîtriser les afflux de capitaux et encourager des flux de capitaux à long terme stables.» La banque estime également que l'Asie aurait intérêt à mettre en place une meilleure coordination «entre la régulation financière et la politique monétaire dans la région». Croissance soutenue en Chine Pour la Chine, la BAD table sur une croissance de 9,6 % cette année, soutenue par les exportations et la demande intérieure, et une légère décélération en 2011 à 9,1 %. La croissance indienne devrait en revanche légèrement progresser en 2011 et s'établir à 8,7 % après 8,5 % cette année, grâce à la demande intérieure, aux bénéfices des entreprises et aux conditions de financement favorables. Les prévisions de croissance pour les 10 économies du sus-est asiatique ont été révisées nettement à la hausse, à 7,4 % en 2010, soit leur rythme le plus soutenu depuis 1996, avant le déclenchement de la crise financière asiatique. Les estimations initiales prévoyaient 5,1 % de croissance pour cette zone. Cette forte progression ne devrait pas perdurer puisque la banque anticipe pour 2011 une croissance à 5,4 %. La BAD précise que certains pays ne bénéficient pas de l'amélioration de la conjoncture économique constatée pour la région dans son ensemble. «Les circonstances spécifiques auxquelles sont confrontés certains pays, comme les inondations dévastatrices au Pakistan, l'impasse politique au Népal et les troubles au Kirghizistan, pèseront sur la croissance», explique-t-elle.