L'excédent commercial de l'Algérie devrait atteindre 7,3 milliards de dollars en 2010, après une très forte chute en 2009. C'est du moins ce qui ressort du dernier rapport du Fonds monétaire international publié jeudi. Néanmoins, pour 2009 les perspectives demeurent sombres. Ainsi, le FMI table sur un excédent de 2,7 milliards de dollars en 2009, après 23,2 milliards enregistrés en 2008. Cette dégradation de la balance commerciale a été provoquée notamment par la forte chute des prix du pétrole durant la deuxième moitié de 2008 et le premier semestre 2009 ainsi que la forte hausse des importations algériennes - près de 40 milliards de dollars en 2008. Une situation qui avait contraint le gouvernement à annoncer, en juillet dernier, une série de mesures impopulaires dans la loi de finances complémentaire (LFC) pour 2009. Des mesures dont l'objectif était notamment d'assurer l'équilibre de la balance commerciale en 2009 et la rendre excédentaire dans les années à venir. En 2010, l'Algérie va aussi profiter d'une hausse attendue des prix du baril qui devraient se maintenir au-dessus du seuil des 70 dollars et d'une baisse de ses importations du fait des nouvelles mesures. Sur un autre volet, le FMI prévoit un taux de croissance positif pour l'Algérie sur les deux années 2009 et 2010. L'institution de Bretton Woods indique que le taux de croissance de l'Algérie devrait s'établir à +2,1% en 2009 pour remonter à +3,7% en 2010. Il est donc clair que le FMI maintient pratiquement les mêmes prévisions de croissance pour l'Algérie faites en avril dernier à l'occasion de sa réunion de printemps.Concernant l'ensemble des pays africains exportateurs de pétrole, le FMI prévoit un taux de croissance positif de +2,2% en 2009 et de +5,1% en 2010. Pour les pays africains importateurs de pétrole, le Fonds table également sur une croissance positive de +1,4% pour l'année en cours et +3,3% pour 2010. Concernant l'Afrique en général, l'institution de Bretton Woods prévoit un taux de croissance de +1,7% en 2009 et de +4% en 2010. Pour les pays du Moyen-Orient, le Fonds a révisé à la hausse ses estimations de croissance pour l'économie de cette région qui évoluerait au rythme de près de 4,5% en 2010 contre 3,7% estimé en juillet, et de 2% en 2009. Le FMI note que les économies de cette région sont particulièrement dépendantes du prix du pétrole, tant pour les pays exportateurs qu'importateurs.Pour ce qui est de l'Afrique, les perspectives de sortie de crise restent "frappées d'incertitudes", et pourrait être compromises par une reprise plus faible que prévu de l'économie mondiale. "Une reprise plus faible que prévu de l'économie mondiale ralentirait la reprise du marché des matières premières et affaiblirait les perspectives de rentrée d'argent", y compris sous forme d'aides extérieures, a précisé le rapport. L'institution internationale a recommandé, dans ce sens, aux gouvernements de centrer leurs politiques sur "les activités économiques et la pauvreté, tout en continuant à renforcer les initiatives en faveur d'une croissance soutenue". A l'échelle mondiale, le FMI a relevé sa prévision pour 2010, tablant sur 3,1% de croissance contre 2,5% dans ses prévisions faites en juillet dernier. En 2009, l'économie mondiale devrait avoir connu sa pire année depuis la Seconde Guerre mondiale, avec un produit intérieur brut en recul (-1,1%). La reprise prévue en 2010, commente-t-il, est "tirée par les performances solides des économies asiatiques et une stabilisation ou une reprise modeste ailleurs". Les économies en développement devraient ainsi connaître une croissance beaucoup plus forte (5,1%) que les pays développés (1,3%). Celle de l'Asie en développement (7,3%) contrasterait avec celle des Etats-Unis (1,5%), du Japon (1,7%) et surtout de la zone euro (0,3%). Parmi les grandes économies, la Chine (9,0%) resterait ''leader'' du monde de la croissance, devant l'Inde (6,4%). En queue de peloton, figurent seulement des pays de la zone euro, dont l'Italie (0,2%) ou l'Allemagne (0,3%). Le Fonds prévoit que "la reprise sera lente, parce que les systèmes financiers restent endommagés, que le soutien du secteur public devra progressivement être retiré, et que les ménages dans les économies qui ont subi un effondrement du prix des actifs continueront à reconstituer leur épargne". En particulier, "cela prendra du temps avant que les perspectives pour l'emploi ne s'améliorent de manière significative", a estimé le FMI, avec un chômage qui continue de monter et "devrait connaître un pic à plus de 10% de la population active dans les économies développées". Samira G.