L'ONU a rendu public, hier, un rapport sur les crimes commis en République démocratique du Congo (RDC) de 1993 à 2003, mettant en cause le Rwanda et l'Ouganda. Le rapport en question a été publié après une enquête menée de juillet 2008 à juin 2009, qui fait état de 617 crimes graves ayant provoqué la mort des dizaines de milliers de civils de 1993 à 2003 en RDC, notamment durant les deux guerres de 1996-1998 et 1998-2001. La Haut Commissaire aux droits de l'homme, Navi Pillay, a indiqué dans un communiqué que la «divulgation fin août du texte après la distribution du rapport en juin et juillet à six Etats de la région, avait conduit à des discussions intenses sur un seul aspect du rapport» qui a trait à une probable implication des forces armées du Rwanda et leurs alliés locaux dans des actes de violence pouvant constituer des crimes de génocide. La même source a précisé en se basant sur le texte de l'ONU que cette question «ne peut être tranchée que par un tribunal compétent», tout en soulignant que «le rapport onusien porte sur la RDC, ainsi que sur la conduite des Etats voisins sur le territoire de la RDC». Plutôt dans la journée, le gouvernement rwandais a estimé qu'il est «mauvais et dangereux» la publication de ce projet. «Ce document est mauvais et dangereux du début à la fin», a affirmé -jeudi la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo.