Le président rwandais, Paul Kagame, a qualifié jeudi d'«absurdes» les accusations d'un projet de rapport des Nations unies selon lequel les troupes rwandaises auraient commis de possibles crimes de génocide en République démocratique du Congo entre 1996 et 1998. Le chef de l'Etat rwandais, récemment réélu pour un second mandat avec 93% des suffrages, a également rejeté les critiques sur le processus électoral. «Le résultat des élections au Rwanda est du à l'exercice de la liberté par les Rwandais plutôt qu'au manque de libertés» a-t-il affirmé devant l'Institut international pour les études stratégiques. «Accuser les forces rwandaises ou le Rwanda d'avoir commis un génocide au Congo ou ailleurs, après ce qui est arrivé dans notre pays est juste absurde», a dit Kagame. Selon lui, ce serait plutôt aux Nations unies d'être interrogées sur «ce qui s'est mal déroulé au Congo, dans la région des grands lacs ou même au Rwanda». Le président rwandais a vanté l'amélioration des relations entre la RD Congo et le Rwanda: «nous avons énormément arrangé les relations et cela continue» a-t-il dit. Le projet de rapport contesté accuse l'armée rwandaise de possibles crimes de génocide commis lors de la première guerre en République démocratique du Congo (1996-1998). Le projet détaille les massacres, viols et pillages commis par des militaires de plusieurs pays et notamment du Rwanda au cours des deux guerres qui se sont déroulées dans l'ex-Zaïre. L'ONU ne va publier que le 1er octobre le rapport accusant le Rwanda de crimes en RDC, un délai visant à laisser le temps aux «Etats concernés» de faire des commentaires qui seront ajoutés au document, selon le Haut commissariat aux droits de l'homme. Ces informations ont provoqué un tollé à Kigali, qui a menacé de retirer ses 3 550 soldats de la paix au Soudan si le rapport était publié.