Il est certes paradoxal à première vue de présenter les Palestiniens dans la situation de bienfaiteurs et les sionistes dans la peau d'un psychopathe qui souffrirait d'un complexe d'infériorité et haïrait son bienfaiteur pour ce motif. Or, bien qu'ils ne le l'avouent évidemment pas, les sionistes savent que les Palestiniens sont leurs bienfaiteurs, bienfaiteurs malgré eux, certes, mais bienfaiteurs tout de même, car ils ont été contraints «d'offrir» leurs terres et leurs maisons aux nouveaux venus. Ceux-ci s'en sont emparés sans trop se poser de questions. En effet, l'Etat voyou qui se nomme Israël s'est installé sur 78% des terres et des maisons appartenant à des Palestiniens, en a chassé la population par la violence, les massacres et des intimidations diverses. Aujourd'hui, il poursuit inlassablement une occupation prédatrice, officielle ou souterraine, chapardant mètre carré par mètre carré, l'espace réservé aux habitants originels, lequel se réduit comme une peau de chagrin. Le déni du vol est subsumé par les expressions «le temple de Jérusalem était vide» ou «une terre sans peuple pour un peuple sans terre» qui ont formé le credo sioniste pendant 60 ans. De par ces bobards propagés et imposés à coup de force et avec la bénédiction de son allié inconditionnel mené par le bout du nez par un lobby sioniste, ce régime d'apartheid a donc tenté et partiellement réussi pendant un temps à occulter les circonstances de son installation. Le retour du refoulé se manifeste par une haine de l'Etat juif pour les victimes de sa politique. Cette haine suinte dans chacune de ses actions à l'encontre des Palestiniens. C'est pourquoi nous voyons un personnage hors la loi qui s'appelle Israël s'octroyer un statut de victimes éternelles et le brandir comme un bouclier contre toutes les critiques de sa politique. On est arrivé en France à condamner des gens respectables pour avoir appelé au boycott des produits israéliens. Et bien évidemment, ce régime criminel sait bel et bien que c'est sur ce statut que repose la réussite du projet sioniste et vider la Palestine des palestiniens, et c'est ce statut qu'il tente coûte que coûte d'imposer au monde entier. Retarder, geler, mépriser toutes tentatives de paix réelle, telle a été la politique sioniste. Pour cela, le plan du désengagement de Ghaza en 2004 reste gravé dans les mémoires, vu qu'il a réussi à geler voire même enterrer la fameuse feuille de route. Or, le hiatus entre la personne rêvé d'un gentil Etat démocratique qui défend sa survie, donc l'image idéale qu'il veut donner de lui même et la réalité sioniste des conséquences visibles de son action sur le terrain, lui saute chaque jour à la figure. D'où la détestation qu'il éprouve pour ces «sous-hommes» de Palestiniens dont l'existence même est une pollution qui plombe la belle image d'un Israël faisant fleurir le désert. La haine est partout tellement omniprésente qu'elle en devient concrète, palpable et culmine avec le déni de l'existence même de la victime-ennemie.