L'Union française des industries pétrolières (Ufip) tire la sonnette d'alarme. Alors que le mouvement de grève sur les terminaux pétroliers de Fos-Lavera entre dans son treizième jour, hier, l'organisme estime que des ruptures d'approvisionnement dans les stations-services en France sont à prévoir d'ici une à deux semaines. «S'il n'y a pas de blocage la semaine prochaine dans les raffineries, on a une à deux semaines devant nous pour trouver une solution au conflit», a dit un porte-parole de l'Ufip. Quatre des six raffineries alimentées par le port de Marseille devraient s'arrêter faute de matières premières à partir d'aujourd'hui, a-t-il ajouté. Il s'agit, notamment, du site Total de La Mède qui fonctionne depuis plusieurs jours avec la «réserve sagesse», c'est-à-dire le brut stocké à Manosque et destiné à la défense nationale. Une à deux raffineries pourraient continuer à fonctionner «un petit nombre de semaines». De son côté, la CGT tente de clamer le jeu. «Cela signifie seulement que l'on n'a plus de matière première à raffiner», explique Medhi Rachid, représentant CGT à Total. «Les dépôts de produits raffinés peuvent encore alimenter les stations services plusieurs semaines.» Même son de cloche du côté de la préfecture. Michel Sappin, préfet de la zone de défense sud, comprenant les régions Languedoc-Roussillon et Provence Alpes Côte d'Azur, explique que «l'approvisionnement maritime interrompu des raffineries a fait l'objet de mesures compensatoires par la direction générale de l'énergie et du climat du ministère de l'Ecologie, de l'Environnement, du Développement durable et de la Mer, en liaison avec la profession pétrolière». Le préfet assure que «les différents stocks de produits raffinés permettent, le cas échéant, de prolonger l'approvisionnement des stations dans l'attente de l'issue du conflit». «Nous mettrons en place les acheminements nécessaires afin qu'il n'y ait aucune rupture dans les stations et dépôts de carburants», a également indiqué le secrétaire d'Etat aux Transports Dominique Bussereau vendredi. Les principaux acteurs du secteur ont fait part de leurs inquiétudes suite à ce mouvement qui dure. D'après eux, l'impact économique de cette grève sera lourd. Ainsi, sans donner de chiffre précis, Total reconnaît que la situation se complique dans la région.