La réforme des retraites en France a été définitivement adoptée mercredi après-midi par le Parlement, au seizième jour d'un mouvement de grève qui s'essouffle. Le texte de loi a été voté par 336 voix contre 233 après un débat houleux de plusieurs jours, ayant nécessité la mise sur pied d'une commission paritaire parlementaire pour parvenir à une formule "consensuelle". La promulgation de la loi par le président Nicolas Sarkozy est prévue pour mi-novembre, selon l'Elysée. Entre temps, la gauche parlementaire compte saisir le Conseil constitutionnel pour annuler cette loi qui prévoit, notamment, de reculer l'âge de départ en retraite de 60 à 62 ans. L'adoption de cette réforme des retraites intervient à la veille d'une septième journée d'action. Des préavis de grève ont été déposés dans 29 réseaux de transports urbains, un chiffre en baisse par rapport aux précédentes journées, selon l'Union des transports publics et ferroviaires. En prévision de cette journée de contestation à l'appel de l'intersyndical, la direction générale de l'aviation civile a annoncé avoir recommandé aux compagnies aériennes d'annuler 50 % des vols sur l'aéroport Orly et 30 % dans les autres aéroports. Outre la poursuite de la grève chez une partie des éboueurs, notamment à Toulouse et Belfort, le mouvement de protestation au terminal pétrolier de Fos-Lavera à Marseille continue de priver d'approvisionnement en brut six raffineries françaises sur douze. "Contrairement à ce que pense le gouvernement, on ne s'approche pas de la sortie de crise avec l'adoption de cette réforme par le Parlement", avait menacé le leader de la CGT, Bernard Thibault, dans un entretien à Libération. Le secrétaire général de Force Ouvrière, Jean-Claude Mailly, a estimé, pour sa part, que "la détermination est toujours là".