En effet, pour pallier à cette insuffisance, les habitants du haï s'approvisionnent en jerricans. Une situation pénible qui dure environ 3 mois, selon certains témoignages, ce qui oblige les familles assoiffées de faire la queue pendant plusieurs heures pour remplir tout ce qui peut servir de récipient. Pour certains, c'est la première occasion de boire de l'eau potable depuis des jours. «Cette situation désolante nous oblige à vivre un état de précarité, et notre quotidien est vraiment pénible, avec la quête derrière la jerrican», nous fera remarquer un des résidents, rencontré sur les lieux. Et il enchaînera : «Nous ne savions pas combien de temps la situation allait durer ni combien de temps nous allions pouvoir tenir», a-t-il ajouté. Certes, le manque d'eau oblige certains gamins à partir à la quête d'eau. En effet, ces images d'enfants munis de bidons et de jerricans à la recherche de ce précieux liquide font partie du décor des ruelles de tous les matins, car il n'est plus un plaisir de se balader dans ces lieux en tenant une vieille brouette et en croisant les véhicules, mais plutôt c'est une obligation, estiment les petits enfants. S'ajoute à cela, certains habitants disent que dans la majorité des cas, ils font appel aux camions-citernes à raison de 800 DA la citerne ou tout simplement de s'approvisionner au niveau des mosquées, a t-ils affirmé. L'eau n'est pas le seul problème auquel sont confrontés les habitants de ce haï. Il y a aussi le problème de manque de gaz de ville dans les foyers, ce qui fragilise le devenir des riverains, du fait qu'ils sont tout le temps à la quête des bonbonnes de gaz butane. Ces derniers ne cessent de les transporter sur des kilomètres avec les moyens de fortune, estime un groupe d'habitants. En effet, l'un de nos interlocuteurs nous dira à ce sujet qu'il est contraint de recourir aux bonbonnes de gaz, dont le prix, parfois, augmente surtout en période hivernale, vu la rareté de ce produit en cette période de l'année.