Près de 1 200 participants, entre universitaires, chercheurs, experts techniques et acteurs du monde de la construction, ont pris part à la rencontre autour du thème retenu : «Protection des constructions par la réduction du risque sismique». Cela au vu des conséquences des violents séismes qui ont frappé le pays, Chlef en 1980 et Boumerdès en 2003, engendrant des pertes importantes en vies humaines et des dégâts matériels considérables. Risque moindre ou majeur selon les régions, la menace sismique a été intégré dans l'approche politique visant l'habitat et l'urbanisme avec la promulgation de nouveaux textes juridiques régissant la construction, l'introduction de nouvelles normes et le renforcement des organismes en charge de la délivrance de permis de construction et du contrôle. S'ajoute la prise en charge de l'ancien bâti qui représente une part importante du parc immobilier. Sa restauration et sa consolidation tout en visant la préservation de vies humaines des risques d'effondrement, constituent aussi un travail de mémoire. Qu'ils soient immeubles d'habitation, administrations, musées, mosquées, lycées ou écoles, ces vieilles constructions portent les traces d'un vécu individuel et collectif nécessaire à entretenir pour perpétuer la vie d'un quartier ou d'un village. Le plan quinquennal 2010-2014 consacre à l'habitat et l'urbanisme un programme ambitieux en réponse aux besoins ressentis, et par la rencontre d'Alger, le ministère vise à dynamiser le travail des synergies ayant un rapport direct avec la construction. Ce qui se traduira par le renforcement des moyens en cours et l'amélioration du fonctionnement des organismes pour une meilleure gestion de l'ensemble des intervenants dans le secteur du bâti. Si le séminaire d'Alger a été l'espace dans lequel des experts et des chercheurs de haut niveau se sont exprimés et se sont concertés sur le thème précité, leur action est limitée face à une gestion administrative rigide. La révision des règles parasismiques à la lumière des leçons tirées des des séismes de 1980 et 2003, et des avancées enregistrées dans la construction parasismique dans le monde visent aussi à changer note perception quant à ces phénomènes naturels. L'introduction des normes de construction parasismique devrait incontestablement être accompagnée par une campagne de sensibilisation et d'apprivoisement du risque sismique, à l'instar des pays sujets à de violents et récurrents séismes. Des études font état de pertes en vies humaines souvent à cause de comportement de panique au moment du séisme ou de ses répliques. Par ailleurs, lors de ce séminaire, il a été noté la nécessité d'harmoniser en permanence les règles parasismiques à l'échelle nationale au rythme de l'évolution des connaissances scientifiques et de la réglementation parasismique à l'échelle internationale. Les consultations régionales précitées, sanctionnées par le séminaire, se sont articulées sur le retour d'expériences de praticiens et utilisateurs des règles parasismiques algériennes ainsi que sur l'étude des propositions et des avis émanant d'enseignants et de chercheurs. Il est à rappeler, par ailleurs, qu'il est prévu dans notre pays une université internationale de recherche en sismologie avec un financement onusien. Elle permettra de réaliser des études approfondies sur le phénomène des tremblements de terre et des tsunamis et la collecte de données en particulier dans la région nord-africaine. A ce propos, M. Aourag, directeur général de la recherche scientifique et du développement technologique au ministère de l'Enseignement supérieur, a indiqué en mai dernier que cette université sera jumelée avec le Centre de recherche internationale en sismologie du Japon, pour coordonner les efforts en matière de connaissance des séismes et des tsunamis et établir des mesures de prévention parasismique en plus d'une éducation à développer en direction des populations pour y faire face. Notre pays, dont le nord est situé dans une zone sismique, est régulièrement affecté par des tremblements de terre. La région de Boumerdès avait été frappée, le 21 mai 2003, par un séisme de magnitude 6,8 qui a fait 2 300 morts et plus de 10 000 blessés, et le dernier en date a secoué la wilaya de M'sila en causant la mort de deux personnes et des dégâts importants.