L'usine de fabrication de panneaux photovoltaïques algériens de 50 mégawatts sera lancée en 2012 a fait savoir Messaoud Boumaour, directeur général de l'Unité de développement de la technologie du silicium (UDTS), qui intervenait sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction. L'UDTS a été, dit-il, sollicitée par le groupe Sonelgaz pour apporter notre contribution à ce projet dont il estime le coût à 100 millions d'euros. Pour M. Boumaour, la technologie silicium est aujourd'hui maîtrisée. Il explique que l'usine étant relativement complexe, 50 mégawatts est un plancher raisonnable pour pouvoir maîtriser dans les trois ou quatre prochaines années ce niveau de production et monter en cadence. La complexité de l'usine vient du fait qu'elle doit intégrer trois segments (élaboration du silicium, cellules solaires et encapsulation). A propos de la silice, il a indiqué que l'Algérie a trois gisements de silice à teneur très élevée (97%). Mais au début, l'usine importera de la silice raffinée. Des investissements seront pris en charge par les opérateurs industriels en connexion avec les projets photovoltaïques, a-t-il fait remarquer. Le ministère de l'Energie veut développer ce type d'industries en collaboration avec l'UDTS. En produisant la silice raffinée dans notre pays, on économise 50 % du coût du photovoltaïque. Il faut compter sur soi, déclare M. Boumaour. Il y a, ajoute-t-il, un potentiel humain, on parle de recherche «utile», un programme est dévolu aux énergies renouvelables dans le programme de recherche du pays. Il considère que nous sommes très en retard sur l'après-pétrole mais estime qu'on peut aller vite vers 5% d'énergies renouvelables. Il annonce la tenue prochaine d'un salon de la sous-traitance dans ce domaine. Il appelle le ministère de la Formation professionnelle à être de la partie pour le volet formation. Pour le DG de l'UDTS, l'énergie solaire peut, dans une dizaine d'années, contribuer à la sécurité alimentaire en alimentant les petites fermes isolées et dispersées, en particulier dans le cadre du développement de l'agriculture saharienne. De même, elle contribue à sécuriser notre économie en fournissant l'énergie aux bases de vie le long des 7000 km de frontières du pays. Il rappelle qu'avec un taux d'ensoleillement de 1 500 à 2 500 heures en moyenne dans l'année, l'Algérie est un des gisements les plus importants d'énergie solaire. Ce sont des gigawatts/heure qui passent sur nos têtes sans qu'on les capte. Avec moins de rayons de soleil, l'Allemagne et la France se sont lancées dans le solaire.