Beaucoup a été dit sur la tactique, le choix des joueurs, les changements tardifs… Ce qui pourrait remettre en cause le travail de l'entraîneur Abdelhak Benchikha. Mais c'est aussi et surtout le niveau des joueurs qui a surpris plus d'un. Qui faut-il alors blâmer ? Benchikha ou les joueurs ? Si l'on prend la première option, le nouveau sélectionneur n'a pas à assurer seul la responsabilité de cette débâcle. Peut-il préparer convenablement une équipe en trois jours ? La question est non surtout lorsqu'il a à gérer une sélection tombée en ruine avec plusieurs joueurs titulaires blessés. Les Ziani, Matmour, Halliche, Boudebouz, Meghni et Kadir ont un grand poids dans cette Equipe nationale. Leurs apports sont d'une grande importance. Dimanche dernier, Benchikha avait aussi à gérer le volet climatique, l'état désastreux du terrain, les mauvaises conditions d'hébergement… Il bénéficie donc de circonstances atténuantes. Pouvait-il intégrer les nouveaux joueurs alors qu'on lui avait demandé de faire dans la continuité ? L'ère de la «désaâdanisation» n'a pas encore commencé. Peut-être que cela se fera incessamment si Benchikha décide de continuer sa mission à la tête des Verts. Hier, c'est avec un moral à plat qu'il s'est déplacé au stade de Rouiba pour suivre la sélection A' contre le Mali en match amical. Il ne s'est toujours pas remis de la débâcle de Bangui. Bien entendu, il est l'entraîneur. Il est le responsable de la sélection mais pas de la situation désastreuse dont il a héritée. Par contre, les joueurs ont une grande responsabilité dans cette humiliation centrafricaine. Lorsqu'un joueur comme Djebbour rate un but tout fait en se présentant seul face au gardien, ce n'est pas Benchikha qu'il faudrait blâmer. Lorsque Ghezzal gâche des occasions ou a du mal à produire un beau jeu tout comme Yebda ou Lacen, Benchikha n'y peut rien. Son erreur est peut-être d'avoir reconduit le même groupe et de ne pas avoir fait les changements nécessaires au moment opportun. C'est une hypothèse. D'ailleurs cela fait huit mois que les Verts n'ont pas gagné un match. Mais quelle tactique aurait donné ses fruits avec des joueurs à côté de la plaque ? Les dirigeants de la Fédération algérienne de football en remplaçant Saâdane aurait dû penser à changer quelques joueurs qui n'ont pas donné satisfaction. L'ancien sélectionneur Rabah Saâdane nous avait déclaré à Pretoria (Afrique du Sud) à l'issue de la rencontre perdue contre les Etats-Unis qu'il fallait aller chercher l'oiseau rare en attaque. Qu'en est-il aujourd'hui ? Cela fait des mois que ces mêmes attaquants ne marquent pas. N'est-il pas venu le temps du renouveau ? La sélection a besoin de joueurs qui ramènent un plus et non le contraire. A ce rythme, il vaudrait mieux investir dans les joueurs locaux. Eux au moins, ils sont modestes et ne prennent pas la grosse tête comme c'est le cas avec les expatriés. On aimerait bien les voir sur le terrain comme ils le sont dans la vie de tous les jours : arrogants. Le problème est que ces derniers sont trop chouchoutés. Surmédiatisés, ils ont fini par montrer leur limite. Ils n'arrivent pas à décrocher de gros contrats dans de grands clubs. La réalité est là. Certains joueurs ont montré leur limite comme l'a montré Saâdane. Le changement devrait intervenir même pour les joueurs. Que ceux qui ne peuvent plus donner laissent la place à des joueurs qui veulent jouer et mouiller le maillot pour le pays ! Il n'y a pas que les primes qui importent. L'image de l'Algérie n'a pas de prix. Elle a été souillée plusieurs fois. La dernière à Bangui est une de trop… Sofiane Gassouma A voir n Canal+ Sport : Kazakhstan – Allemagne à 17h55