Plus de 500 économistes des pays du G7 et d'Asie ont été interrogés pour cette enquête et se sont montrés moins optimistes sur la reprise aux Etats-Unis. Ils prévoient, en revanche, une croissance solide en Chine et en Inde l'année prochaine. La croissance mondiale devrait progresser de 4,6 % cette année, soit un rythme supérieur à la prévision précédente à 4,2%, pour ensuite ralentir à 4% en 2011, selon l'enquête. Les pays émergents, qui porteront la croissance, sont dans un cycle de resserrement monétaire en relevant leurs taux d'intérêt. Ils privilégient, donc, des politiques qui contrastent nettement avec celles des pays développés, comme les Etats-Unis ou l'Angleterre, qui devraient, selon les économistes, engager un nouveau cycle de rachats d'actifs pour soutenir leurs économies. Les pays les plus développés devraient voir leur économie évoluer très modestement jusqu'au milieu de l'année 2012, avec une croissance annuelle dépassant rarement les 2% en 2010 et 2011. Au sein de la zone euro ainsi qu'en Grande-Bretagne, les retombées de la reprise devraient être éclipsées par les mesures d'austérité engagées par les gouvernements. Le Japon, qui s'efforce de juguler l'appréciation de sa monnaie, devrait voir la croissance de son économie stagner au quatrième trimestre avant de se reprendre lentement en 2011. L'Asie résiste à la crise Les autres pays d'Asie connaîtront en revanche une croissance beaucoup plus dynamique. Les économistes ont ainsi révisé à la hausse leurs prévisions de croissance pour 2010 pour la plupart des économies de la région, après une enquête portant sur 13 pays, en dehors du Japon. La Chine devrait faire figure de moteur de la croissance, affichant une progression de 10% cette année et de 8,9% en 2011. L'Inde affichera une croissance de 8,4% cette année, qui ne devrait pas faiblir l'année suivante. Dans l'ensemble, les économistes ont révisé à la baisse leurs prévisions pour 2011 par rapport à celles de juillet, en raison d'une réduction des aides gouvernementales et d'une reprise lente aux Etats-Unis et en Europe. Certains d'entre eux s'inquiètent, par ailleurs, de la grande dépendance des économies asiatiques à la demande mondiale, qui pourrait menacer leur croissance. «Le ralentissement économique pourrait être brutal et d'une ampleur inattendue», commente Robert Prior-Wandesforde de Crédit Suisse.