La justice algérienne attend toujours la décision administrative britannique quant à l'extradition du golden boy déchu, Abdelmoumen Khalifa, qui devrait être prononcée dans quelques jours, le 24 octobre. Tayeb Belaïz, ministre de la Justice et garde des Sceaux, s'est exprimé hier en marge de l'ouverture d'un salon dédié aux « ouvrages artisanaux carcéraux ». « Notre position reste inchangée. Suite à la demande algérienne introduite auprès de la justice britannique, qui l'a jugée recevable, celle-ci doit maintenant être validée, en vertu de la loi en cours, par le Premier ministre Gordon Brown », a expliqué le ministre. Le cas échéant, à savoir si M. Brown accède à la demande des autorités algériennes, le ministre britannique de l'Intérieur aura donc à appliquer et à mettre en place les différents mécanismes et dispositions d'usage nécessaires. Par contre, si les autorités britanniques se prononçaient contre l'extradition de Khalifa, l'Algérie contestera cette décision en introduisant un recours auprès d'eux. D'autant plus qu'une demande similaire a été introduite par la France, où il est poursuivi pour « abus de confiance, banqueroute par détournement d'actifs, banqueroute par dissimulation de comptabilité ainsi que pour blanchiment en bande organisée ». Toutefois, M. Belaïz semble confiant quant à une issue favorable de la procédure qui, si elle est confirmée, mettra fin à la fuite, depuis six ans, du responsable du plus grand scandale financier qu'a connu l'Algérie. Jugé par contumace en 2007 par le tribunal de Blida, il a été condamné à la perpétuité, mais aura le droit à un nouveau procès en Algérie, comme l'a décrété la justice anglaise en juin dernier, lorsqu'elle s'est prononcée en faveur d'une extradition, estimée « conforme à la protection des droits de l'homme ». Cette procédure sera-t-elle « facilitée » par la visite en Algérie que doit très prochainement effectuer le ministre britannique de la Justice ? Concernant l'ouverture de l'année judiciaire, dont la date n'a toujours pas été fixée, le ministre de la Justice a déclaré qu'il revenait exclusivement au président de la République de se prononcer sur ce sujet. « Seul lui décide de la date d'ouverture et de clôture de cette session », a-t-il affirmé. Quant au problème récurrent de la surpopulation des établissements pénitentiaires, M. Belaïz assure qu'il sera « définitivement réglé » en 2010 avec la construction de nouveaux centres carcéraux. « Nous allons procéder à la réception de 13 nouvelles prisons, dont la moitié est déjà achevée à près de 70% », a-t-il déclaré, confiant.