EADS, la maison mère d'Airbus, a annoncé par, ailleurs, un premier retard pour la mise en service du futur long courrier A350 XWB, désormais attendue au second semestre 2013 au lieu de mi-2013, ce qui ne devrait pas avoir d'impact financier significatif, selon le groupe. Le groupe européen d'aéronautique et de défense, dont les résultats du troisième trimestre ont dépassé les attentes à la faveur de livraisons solides, a relevé ses prévisions 2010 de résultats et de commandes pour 2010. L'action perdait 1,32 % à 18,755 euros vers 10h45 à Paris, surperformant le CAC-40 et l'indice européen des industries de base, qui cédaient respectivement 1,9 % et 0,9 % à la même heure. Un trader s'est dit impressionné par l'amélioration du flux de trésorerie nette de 800 millions d'EADS après financements aux clients contre un solde négatif de 600 millions auparavant, minimisant les difficultés prévues pour l'A380 et l'A350. L'A380 a connu la semaine dernière son incident le plus sérieux depuis son lancement en 2007, avec la désintégration partielle en vol d'un moteur d'un avion de la compagnie australienne Qantas. Le motoriste Rolls-Royce, dont les réacteurs Trent 900 équipent une partie des A380, a annoncé vendredi avoir identifié un élément spécifique à l'origine de la panne qui a forcé l'A380 de Qantas à revenir se poser en urgence à Singapour. «Nous nous attendons à ce que cet événement (...) ait un impact sur les livraisons, en particulier en 2011», a déclaré Tom Enders, président exécutif d'Airbus, lors d'une conférence téléphonique à l'occasion des résultats trimestriels d'EADS. Il a ajouté qu'Airbus comptait livrer jusqu'à 22 A380 d'ici la fin de l'année contre 10 en 2009. «Je suis absolument certain (...) que la réputation de l'appareil ne sera pas entachée et s'améliorera même», a ajouté Tom Enders, soulignant les retours positifs des compagnies qui ont déjà pris livraisons de 39 A380. La compagnie japonaise Skymark Airlines a annoncé vendredi un protocole d'accord pour l'achat de quatre A380 et deux options. Tom Enders a également assuré Rolls-Royce de son «entière confiance» et a dit ne faire aucune recommandation aux clients sur leur choix de moteur. Selon les analystes, cet incident pourrait favoriser le moteur concurrent, le GP7200 construit par Engine Alliance, consortium mené par General Electric, avec Pratt & Whitney (United Technologies), ainsi que Snecma (groupe Safran) à hauteur de 10 %, et l'allemand MTU. Louis Gallois, président exécutif d'EADS, précise dans le communiqué de résultats que la poursuite de la situation économique de l'A380 devrait contribuer à améliorer notablement la rentabilité d'Airbus aux taux de change actuels. Au total, EADS compte légèrement dépasser son objectif d'un record de 500 Airbus livrés cette année contre 498 en 2009 et a relevé sa prévision de commandes brutes pour 2010 jusqu'à 500 unités contre plus de 400 anticipés fin juillet. Le groupe compte également augmenter sa production de long-courriers A330 et A340 à un rythme de neuf avions par mois à partir du premier trimestre 2012 contre 8,5 actuellement. EADS, qui a ressenti, comme Boeing, les premiers effets de la reprise du transport aérien sur les neuf premiers mois de l'année, confirme viser un chiffre d'affaires annuel supérieur à 44 milliards d'euros, toujours sur la base d'un euro à 1,35 dollar, contre 42,82 milliards d'euros en 2009. Il s'attend, désormais, pour 2010 à un objectif de résultat opérationnel (Ebit) ajusté d'au moins 1,1 milliard d'euros contre environ un milliard d'euros auparavant. L'objectif d'Ebit avant éléments non récurrents, très surveillé par le marché, est maintenu à 1,2 milliard d'euros.