Plus de 7 500 femmes ont été victimes de différentes formes de violence, et plus de 200 femmes victimes de viol, de harcèlement sexuel durant les dix premiers mois de 2010 à l'échelle nationale a indiqué à l'APS, la commissaire principale, Mme Kheïra Messaoudène, chargée de bureau national de la protection de l'enfance, de la délinquance juvénile et de la femme victime de violence, à la direction de la police judiciaire. Mme Messaoudène a précisé que parmi ces femmes victimes de violences, 9 ont été victimes d'homicide volontaire et 1 753 autres de mauvais traitement. La majorité des homicides volontaires, a-t-elle expliqué, étaient commis au sein de la famille et 5 femmes sur les 9 ont été assassinées par leur mari après des «litiges conjugaux ou familiaux». Les quatre autres ont été commis, pour différents motifs, par le père, la fille, la belle-mère, les beaux-frères ou par un étranger. Quant à l'âge des victimes de violences, Mme Kheïra Messaoudène a souligné qu'il varie entre 18 ans et 75 ans et que 4 183 d'entre elles sont mariées, 2 033 célibataires, 726 divorcées, 494 veuves alors que la situation familiale de 110 autres n'a pas été précisée. Les statistiques fournies par les services de police indiquent que 5 060 sont des femmess sans profession (femmes au foyer), 1 257 employées, 373 étudiantes, 54 cadres supérieurs, 69 femmes retraitées. Pour Mme Messaoudène, 7 743 auteurs de ces violences, dont des conjoints, des amants ou fiancés, des frères, des ascendants et des pères, ont fait l'objet de procédures judiciaires. Les époux viennent en tête de l'ensemble de ces agresseurs avec 1 805 cas, suivi des frères qui ont violenté leurs sœurs dans 426 cas, puis des fils qui ont violenté leurs mères pour 607 cas, a-t-elle noté, soulignant que la violence à l'égard des ascendants «a pris de l'ampleur». Par emplacement géographique, les grandes villes enregistrent le plus grand nombre de cas de violences à l'égard des femmes, a expliqué la commissaire, relevant qu'Alger vient en première position avec 1 502 cas, s uivi d'Orann 622 cas et de M'sila qui a enregistré 243 cas. 221 plaintes déposées pour harcèlement sexuel en dix mois S'exprimant sur les femmes victimes de harcèlement sexuel, la chargée du bureau national de la protection de l'enfance, de la délinquance juvénile et de la femme victime de violences, à la direction de la police judiciaire a indiqué que «221 plaintes ont été déposées du 1er janvier au 31 octobre 2010 par des femmes victimes de différentes formes de violence sexuelle. Parmi ces victimes, 88 femmes ont été victimes de harcèlement sexuel en milieu professionnel, particulièrement des harcèlements verbaux, et 7 femmes ont été victimes d'inceste. S'agissant de celles-ci, Mme Messaoudène a indiqué que les auteurs de ces actes étaient généralement le frère, l'oncle maternel, le fils, le petit-fils, le fils du beau-frère et le fils du mari. La même responsable a souligné, par contre, que le nombre est beaucoup plus élevé que le chiffre avancé, du moment que beaucoup de femmes, pour une raison ou une autre déposent et retirent leurs plaintes. Mme Messaoudène a relevé que ces femmes «préfèrent subir la douleur en silence» que de dénoncer leurs agresseurs, de peur d'être rejetées par leur famille ou par la société, en dépit de leur statut de victimes. «Nombreuses sont les femmes qui se rapprochent de la police pour déposer une plainte et ne reviennent pas, par la suite, pour déposer le certificat médical exigé dans ce genre de cas», a-t-elle expliqué.