Plus de 7.500 femmes ont été victimes de différentes formes de violence, durant les dix premiers mois de 2010 à l'échelle nationale, selon des données fournies à l'APS par les services de la police judiciaire. "7.557 femmes ont été victimes de violences du 1 janvier au 31 octobre 2010, dont 5.486 ont été victimes de violences physiques", a indiqué à l'APS la commissaire principale, Mme Kheïra Messaoudène, chargée de bureau national de la protection de l'enfance, de la délinquance juvénile et de la femme victime de violence, à la direction de la police judiciaire. Mme Messaoudène a précisé que parmi ces femmes victimes de violences, 9 ont été victimes d'homicides volontaires et 1.753 autres de mauvais traitement. Elle a expliqué que la majorité des homicides volontaires étaient commis au sein de la famille et que 5 femmes sur les 9 ont été assassinées par leur mari après des "litiges conjugaux ou familiaux". Les quatre autres cas ont été commis, pour différents motifs, par le père, la fille, la belle-mère, les beaux-frères ou par un étranger. Les victimes de violences sont âgées de 18 ans à 75 ans. 4.183 d'entre elles sont mariées, 2.033 célibataires, 726 divorcées, 494 veuves alors que la situation familiale de 110 autres n'a pas été précisée, a indiqué Mme Messaoudène à la veille de la célébration de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes. La situation socioprofessionnelle de ces femmes victimes de violences démontre, a-t-elle expliqué, que parmi le nombre global, 5.060 sont des femmes sans profession (femmes au foyer), 1.257 employées, 373 étudiantes, 54 cadres supérieures, 69 femmes retraitées. Elle a ajouté que 7743 auteurs de ces violences, dont des conjoints, des amants ou fiancés, des frères, des ascendants et des pères, ont fait l'objet de procédures judiciaires. Les époux viennent en tête de l'ensemble de ces agresseurs avec 1.805 cas, suivi des frères qui ont violenté leurs s£urs avec 426 cas, puis des fils qui ont violenté leurs mères avec 607 cas, a-t-elle noté, soulignant que la violence à l'égard des ascendants "a pris de l'ampleur". Les grandes villes enregistrent le plus grand nombre de cas de violences à l'égard des femmes, a souligné la commissaire, relevant qu'Alger vient en première position avec 1.502 cas, suivi d'Oran avec 622 cas et de M'sila qui a enregistré 243 cas. Néanmoins, a-t-elle signalé, toutes les wilayas connaissent ce phénomène de violence contre les femmes, y compris celles du Sud, à l'exemple d'Ouargla avec 128 cas.