B. H., âgé de 17 ans, comparaissait en qualité de témoin. L'affaire pour laquelle les accusés ont été jugés remontent au 5 janvier 2010 quand les deux prévenus ont enlevé l'enfant B. O. vers 11h30 à la sortie de l'école dans leur véhicule afin de demander une rançon à sa famille. Les parents ont alerté la police vers 12h30 signalant la disparition de l'enfant et les recherches ont été lancées. A 14h, les ravisseurs ont contacté le père de la victime en exigeant le versement d'une rançon de 350 millions de centimes pour libérer le gamin. Dans la foulée, ils ont menacé de tuer l'enfant si les agents de l'ordre avaient vent de cette affaire. C'était la condition exigée pour que soit relâché l'enfant. Coup de théâtre et dans des circonstances inconnues, l'enfant fut relâché à 7 km de la ville, vers 17h. Retrouvé par des automobilistes, il a été remis aux services de sécurité. Dans sa première audition, la victime raconta aux enquêteurs le déroulement de son enlèvement et qu'il avait reconnu ses ravisseurs, facilitant ainsi l'interpellation des trois suspects qui ont reconnu leurs actes. La collaboration entre les différentes unités de police a permis, également, de localiser l'endroit où les ravisseurs détenaient leur otage. Il s'agit d'un endroit isolé à quelques encablures de la ville sur le chemin de wilaya menant vers Aïn Larbi. Ils ont été inculpés d'enlèvement, de séquestration d'un mineur et de demande d'une rançon. Les accusés, interrogés par le tribunal, ont reconnu les faits qui leur sont reprochés. Après délibération, le juge a prononcé la peine de 7 années de réclusion criminelle à l'encontre des deux accusés pour constitution d'association de malfaiteurs et enlèvement d'un mineur avec violence dans le but de demander une rançon. Cette nouvelle forme de criminalité a tendance à prendre une ampleur alarmante en Algérie. Les statistiques officielles relèvent que près de 1 000 enfants, âgés de 4 à 16 ans, ont disparu depuis 2001 à travers tout le pays. La plupart des cas de disparition d'enfants ont été enregistrés dans les grandes villes, avec une plus grande concentration à Oran, Alger et Annaba. En 2007 seulement, des chiffres effarants ont été communiqués par les différents services de sécurité, indiquant 375 cas d'enlèvement enregistrés, soit plus d'un kidnapping par jour. Six milliards de dinars de rançon ont été demandés et 1,2 milliard de dinars a été payé par les familles aux ravisseurs. Devant ces enlèvements, la vigilance des parents est plus que nécessaire au moment où nos enfants sont exposés aux différents dangers, sur le trajet de l'école et dans n'importe quel endroit.