Une magnifique aventure commençait officiellement un certain 12 avril 1958, puisque l'idée de créer cette équipe avait germé en 1957. Des hommes, amoureux de la patrie, nationalistes et voulant apporter leur soutien et leur contribution à la cause algérienne se sont mis de la partie pour participer à leur manière à la Libération de l'Algérie. Nous avons rencontré l'un d'entre eux, l'emblématique Mohamed Maouche qui s'est fait un plaisir de nous recevoir. Il a fait les beaux jours de l'AS Saint Eugènes, le Stade de Reims en tant que joueur. Par la suite, il a dirigé les plus grandes équipes algériennes telles que le CRB, la JSK, l'USMH, l'USMB et autres, mais aussi la sélection nationale des années 1980. Le football est sa passion. Il l'est jusqu'à aujourd'hui. Gentleman, il s'est fait une joie d'évoquer cette partie oh combien importante de sa vie ! L'émotion est toujours aussi forte. Mais, c'est sur une touche de déception que commence notre entrevue. Maouche s'est dit très déçu et surpris à la fois de constater que l'Equipe du FLN n'ait pas été conviée à la cérémonie du Ballon d'or. «Je dois vous avouer que les membres de la Fondation de l'Equipe du FLN ont été déçus de constater qu'ils n'aient pas été invités à la cérémonie du Ballon d'or algérien, à laquelle nous avons assistée à deux reprises auparavant. La surprise est d'autant plus grande, car les quotidiens organisateurs de l'événement ont pour habitude de nous appeler et ils sont même venus nous voir. Que peut ramener Emilio Butragueño et son père, eux qui ont été conviés à cette soirée ? Le lauréat Bougherra connaît-il l'Equipe du FLN, Zitouni, Maouche, Defnoun ou les autres ? Nous aurions aimé qu'un membre de la Fondation monte sur le podium pour qu'il puisse donner un aperçu sur l'Equipe du FLN à ceux qui ne la connaissent pas.» Maouche ose espérer que c'est juste un oubli. C'est justement contre cela que lutte, entre autres, la Fondation de l'Equipe du FLN. Cette dernière a écrit l'une des plus belles pages de l'histoire du football algérien. Les jeunes générations ont besoin de la connaître. Et c'est justement dans de pareilles occasions que cela peut aussi se faire. Le Onze de l'Indépendance, comme on le surnomme, mérite une meilleure attention. Il fait partie de l'histoire de l'Algérie. La Fondation au service de la formation Profitant de notre entrevue avec Maouche, nous avons voulu faire le point avec lui pour connaître la mission de la Fondation. Aujourd'hui, cette dernière contribue au développement du football algérien à travers la mise en place des écoles de formation à travers le territoire national. «Rien qu'à l'ISTS, nous avons 200 jeunes qui sont pris en charge. Nous avons commencé ce travail, il y a cinq mois et nous espérons ouvrir d'autres écoles encore. Je veux parler d'école de préformation. Actuellement, nous travaillons avec les enfants nés entre 1998 et 2001 et nous comptons en faire de même avec des jeunes âgés de 15 ans», nous déclare Maouche qui est toujours proche de sa discipline adorée. Il faut préciser que la Fondation a ses entraîneurs et ses éducateurs pour faire le travail avec les jeunes. Abordant le professionnalisme qui vient de voir le jour en Algérie, Maouche pense qu'il faut attendre dix ans pour voir le résultat avant d'ajouter : «On est allait trop vite pour le professionnalisme. Je sais qu'il fallait se mettre en conformité, comme il a été exigé par la FIFA, mais la situation de nos clubs ne permet pas d'accéder aux vœux de la Fédération internationale. Un club doit avoir son infrastructure avec toutes les commodités, à savoir la restauration, l'hébergement, un centre de formation digne de ce nom. On ne peut pas avoir une locomotive avec des wagons vides.» Pour revenir à la Fondation, Maouche a tenu à lancer cet appel à toute bonne volonté : «La Fondation est ouverte à tous. Celui qui veut aider bénévolement est le bienvenu. Même après notre départ, la Fondation sera toujours là. Elle sera là aussi pour nos enfants et les bonnes volontés.» Sofiane Gassouma A voir n Sport+ : Chelsea – Bolton à 21h