Cette visite intervient après que le Premier ministre israélien Netanyahu a déclaré : «J'allais vers le gel des colonies si Washington n'avait pas renoncé à cette demande.» Des propos qui sont loin de mettre à mal la médiation américaine dans le processus de paix depuis l'avènement d'Obama à Maison-Blanche, mais qui reflètent l'absence de volonté politique pour le règlement de la question palestinienne. C'est dans ce contexte qu'intervient la visite d'Ashton qui vise à atténuer les effets induits par la déclaration de Netanyahu auprès de l'Autorité palestinienne. La diplomate européenne se contentera de déclarations de soutien au processus de paix, biaisé par les Israéliens dès son amorce sous la supervision américaine. Judaïstaion d'El-Qods, arrestations, blocus de Ghaza, agressions israéliennes et expropriation de biens sont le lot quotidien du peuple palestinien. Face à une réalité dénoncée par l'opinion mondiale et la communauté internationale, et étant l'objet d'une solidarité agissante, les détenteurs du veto au Conseil de sécurité manœuvrent exclusivement dans l'intérêt d'Israël. A ce propos, il y a lieu que de citer la menace brandie récemment par les Etats-Unis d'user du veto si un projet de texte relatif à la création de l'Etat palestinien sur les frontières de 1967 venait à franchir le seuil de l'édifice onusien. Cela rassure Israël dans sa politique à l'adresse du peuple palestinien. Sur cette question, le gouvernement israélien, tout en affichant sa disponibilité à reprendre le dialogue avec l'Autorité palestinienne, a inscrit les questions devant être étudiées si le processus de négociations reprenait. Il s'agit pour les Israéliens d'intégrer les nouvelles donnes après la prolifération des colonies juives, dont celles implantées à l'est d'El-Qods, et, ainsi, l'Etat sioniste façonnera la voie menant à en finir avec le droit de retour des réfugiés, El-Qods capitale de l'Etat palestinien, pour ne citer que ces causes du conflit israélo-palestinien et israélo-arabe. L'UE et les Etats-Unis ont réaffirmé à la mi-décembre leur «volonté» d'œuvrer à la création d'un Etat Palestinien «souverain», cela devrait être repris par la diplomate européenne lors de son séjour en Cisjordanie, sans pour autant répondre aux appels des Palestiniens sujets de la persécution permanente des sionistes. Par ailleurs, la crise politique entre le mouvement Hamas et le Fateh n'arrange rien. Figés dans leurs positions, ils sont interpellés plus que jamais à faire preuve de responsabilité historique dans la conjoncture que traverse la cause nationale palestinienne, d'autant plus que le peuple palestinien commémore, ses jours-ci, le 46e anniversaire du déclenchement de sa lutte armée contre l'occupant israélien.