Un prix du pétrole au-dessus de 100 dollars le baril pourrait faire dérailler la reprise économique mondiale et encourager l'émergence d'une récession dans le monde, a averti hier un économiste de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), une organisation qui défend les intérêts des pays consommateurs. L'économiste en chef de l'AIE, Fatih Birol, qui s'est exprimé dans les colonnes du Financial Times, a mis en exergue «l'impact du prix du pétrole supérieur à 100 dollars, sur la croissance économique mondiale». «Les prix du pétrole sont entrés dans une zone dangereuse pour l'économie mondiale», a précisé cet expert ajoutant que la facture des importations pétrolières devient une menace pour la reprise économique. «Ceci est un appel de réveil pour les pays consommateurs et producteurs de pétrole», a-t-il ajouté. La demande mondiale de pétrole devrait augmenter en 2011de 1,7% pour se situer à 87,8 millions de barils/jour, a déclaré cet expert ajoutant que «l'OPEP a refusé de baisser les prix en refusant d'augmenter sa production le mois dernier». A son avis, les cours du pétrole brut vont monter en flèche au-dessus de 100 dollars le baril cette année «pour la première fois depuis la crise financière», a-t-il précisé. Les analystes de la Banque de France ont lancé une «alerte jaune» au sein d'un rapport qui prévoit une hausse des prix du pétrole de près de 10 pour cent l'année prochaine (envisagée à 90 $ USD et plus), faisant valoir la prévision d'une forte demande, des valeurs de devises faibles augmentant inexorablement le coût du pétrole. Les prix du pétrole s'établissaient à nouveau en baisse, hier, en cours d'échanges européens, pénalisés par une remontée du dollar et par les bénéfices empochés après les seuils inédits depuis deux ans atteints mardi. Le baril de Brent de la mer du Nord (livraison en février) s'échangeait à 92,64 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, perdant 89 cents par rapport à la clôture de la veille. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) (livraison en février) cédait quant à lui 1,14 dollar à 88,24 dollars, évoluant à des niveaux inédits depuis plus de deux semaines. Les cours du brut baissaient face à la remontée du dollar avec lequel ils font effet bascule et qui se situait autour de 1,3220 dollar pour un euro, hier, une tendance rendant moins attractive les achats de matières premières libellées en dollar pour les investisseurs munis d'autres devises. Le récent optimisme des marchés quant aux perspectives de demande mondiale en 2011, avait poussé lundi dernier les prix du baril de pétrole à leur niveau le plus élevé depuis plus de deux ans à New York (92,58 dollars) et à Londres (96,17 dollars). Cependant, les prix pourraient être soutenus à court terme par les prévisions du mois de janvier, qui pourrait être le plus froid depuis 25 ans aux Etats-Unis, notaient les analystes.