Les multiples richesses historiques et archéologiques de la région sont négligées à tel point que l'on se rend compte que la relance du tourisme dans la contrée passe actuellement plus pour un slogan qu'une réalité. A Ghassira, chef-lieu de la commune où est situé Ghouffi, les finances communales sont très modestes pour à même contribuer à des actions d'envergure, capables de dynamiser l'activité touristique et artisanale. Seule l'association locale du tourisme et de l'artisanat que préside l'infatigable collectionneur de bijoux et de tapis berbères (chaouis) Harouda Benmeddour, active. Elle tente ces dernières années de casser l'inertie ambiante. En 1997, Harouda Benmeddour a été l'unique représentant des Aurès au salon du tourisme de Tamanrasset où il a reçu un prix de distinction au nom de la wilaya de Batna. Depuis, il n'arrête de sensibiliser les autorités et les citoyens pour créer les diverses conditions requises pour un décollage touristique de la région. Dans le rapport moral de son association pour 2008/2009, l'on retient le souhait de l'instauration dans la région d'un tourisme locale national avec ouverture sur l'international. Les investissements de l'Etat dans le tourisme et l'archéologie à Ghouffi et son chef lieu de commune Ghassira restent faibles. La region de Batna semble ne récolter que des promesses «officielles», des vœux pieux sans lendemain. Comme cette annonce de l'ancien ministre du Tourisme, M. Maoui, en 1972, qui avait déclaré que le gouvernement avait décidé de doter ces fameux balcons d'un téléphérique. Ce dernier ne verra jamais le jour et Ghouffi est laissé à abandon. Pour le prédisent de l'association locale du tourisme et de l'artisanat, toute relance dépasse les capacités de l'APC de Ghassira. Cela relève des compétences de l'Etat puisqu'il s'agit d'intervenir sur plusieurs fronts. Une auberge de 50 lits est en construction à Ghassira et cela est considéré comme un début, aussi modeste soit-il. La faiblesse des capacités d'hébergement et de restauration n'est pas faite pour attirer des touristes. C'est pourquoi ces derniers sont contraints de n'effectuer que des passages. En dépit d'une telle situation, les Balcons de Ghouffi demeurent le site touristique le plus visité dans les Aurès. Peut-être qu'avec la future mise en service du nouveau complexe hôtelier Trajan que construit actuellement le promoteur Chérif Ménaceur, patron de l'agence Timgad voyages, les touristes auront la possibilité de séjourner à Timgad pour visiter les ruines et se rendre, à quelques kilomètres, au site de Ghouffi. Selon Harouda Ben Meddour, il y a nécessité de préparer des guides touristiques. Il souhaite aussi l'ouverture de pistes menant au rocher Darteslith (maison de la mariée) situé au canyon de Kef Laârous, pur prolongement du site de Ghouffi. D'autre part, il y a urgence à installer une brigade de la gendarmerie et une unité de la Protection civile. Récemment, un incendie a dévasté 2 km2 carrés de la palmeraie du balcon de Titchalt (Kef Laârous). C'est une véritable catastrophe même si en l'absence de pompiers dans la contrée, les travailleurs de l'APC ont empêché l'incendie de s'étendre voire d'effacer d'un seul coup le paysage que constitue la palmeraie. Outre cet incendie, la localité a enregistré un cas de kidnapping et de viol d'une jeune fille dans les gorges de Oued de Ghouffi. Ces regrettables évènements ont eu lieu à la faveur d'une visite touristique de groupes d'étudiants de l'Université de Biskra. «La mise sur pied d'une police du tourisme est devenue indispensable», estime Harouda Ben Meddour qui a tenu à faire part de la gratitude des membres de son association envers le président et les membres de l'APW de Batna pour les subventions octroyées. Cependant, celles-ci restent insuffisantes tant que la wilaya et le ministère du Tourisme n'apportent pas leur aide à cette unique association qui milite sur le terrain pour dégager la voie à la relance du tourisme et de l'artisanat.